Dans un contexte politique congolais marqué par des débats récurrents sur la forme de l’État, le vice-Premier ministre en charge de l’Économie, Daniel Mukoko Samba, a apporté une réponse mesurée à la proposition fédéraliste d’Olivier Kamitatu. Lors d’un briefing conjoint avec Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, le numéro deux du gouvernement a replacé la priorité sur l’intégrité territoriale avant toute considération institutionnelle majeure.
« Retrouvons d’abord l’intégrité du territoire national », a martelé Mukoko Samba, dans une déclaration qui en dit long sur les préoccupations sécuritaires du pouvoir en place. Le ministre a habilement lié cette question à celle de la souveraineté monétaire, rappelant les épisodes douloureux de fragmentation économique qu’a connu la RDC. « Nous avons déjà connu deux problèmes monétaires », a-t-il souligné, faisant référence à la résistance de la zone du Kasaï à la monnaie nationale dans les années 90.
Cette sortie intervient alors que les actualités politiques RDC sont dominées par des discussions sur la décentralisation et la gouvernance territoriale. Le ministre a adopté une position pragmatique, suggérant de « faire fonctionner ce qui existe déjà » plutôt que d’engager des réformes structurelles profondes. Une allusion à la Caisse nationale de péréquation, présentée comme l’outil adéquat pour répondre aux déséquilibres régionaux.
L’approche du gouvernement semble ainsi privilégier la stabilité institutionnelle face aux tentations de réforme profonde. Mais jusqu’à quand cette position pourra-t-elle contenir les demandes croissantes de révision de l’architecture étatique ? La question reste ouverte, alors que les analyses politiques RDC pointent régulièrement les tensions entre centralisation et aspirations régionales.
Sur le plan économique, le briefing a permis de rappeler les défis majeurs auxquels fait face le pays. Entre pression sur les frontières, circulation de devises étrangères et maintien de la cohésion nationale, l’exécutif semble marcher sur une corde raide. La référence aux « zones à risque » par Mukoko Samba ne fait que confirmer la fragilité de la situation dans certaines régions du pays.
Alors que les nouvelles congolaises se font l’écho de ces débats, une question persiste : le gouvernement parviendra-t-il à maintenir l’unité nationale tout en répondant aux légitimes demandes de meilleure répartition des ressources ? La réponse pourrait bien déterminer l’avenir politique de la RDC dans les prochaines années.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net