Les finances publiques de la République Démocratique du Congo affichent une performance remarquable au premier trimestre 2025. Avec des recettes atteignant 5 723,035 milliards de francs congolais (FC), le pays dépasse largement les prévisions initiales fixées à 5 244,7 milliards FC, réalisant ainsi un taux de 109%. Cette surperformance témoigne d’une amélioration significative dans la collecte des ressources internes, pilier essentiel de l’économie congolaise.
Cette réussite s’explique principalement par l’efficacité accrue des régies financières, notamment la Direction générale des impôts (DGI) et la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participation (DGRAD). Leur dynamisme dans l’application des réformes fiscales a permis cette performance exceptionnelle. Le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde, y voit le fruit d’une gouvernance budgétaire renforcée et d’une discipline fiscale rigoureuse, éléments clés de sa stratégie économique.
Cependant, cette embellie des recettes contraste fortement avec l’évolution des dépenses publiques. Initialement budgétisées à 5 829,166 milliards FC, elles ont finalement atteint 7 360,420 milliards FC, soit un taux d’exécution de 126%. Cette hausse significative s’explique principalement par les impératifs sécuritaires dans l’Est du pays, où les opérations militaires continuent de mobiliser des ressources considérables. La situation géopolitique tendue dans cette région reste donc un facteur déterminant dans l’équation budgétaire nationale.
Conséquence directe de cette dynamique, le déficit budgétaire s’est creusé bien au-delà des projections. Estimé initialement à 584,466 milliards FC (environ 208 millions USD), il atteint désormais 1 637,384 milliards FC. Contrairement à certaines informations erronées circulant dans les médias, ce déficit a été intégralement couvert par des mécanismes de financement sains : utilisation de marges de trésorerie disponibles et émission maîtrisée d’obligations du Trésor. Cette gestion prudente évite ainsi tout risque de déséquilibre macroéconomique.
Dans un contexte où les actualités économiques RDC sont souvent marquées par des défis, ces résultats montrent une résilience certaine de l’appareil fiscal congolais. La mobilisation des recettes, couplée à une gestion rigoureuse des dépenses sous l’impulsion du président Félix Tshisekedi, dessine une trajectoire prometteuse pour les prochains trimestres. Reste à savoir si cette dynamique pourra être maintenue face aux incertitudes sécuritaires persistantes et à la volatilité des marchés internationaux, facteurs clés qui influenceront indéniablement les prochains bilans financiers du pays.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net