La gestion des catastrophes naturelles en République Démocratique du Congo (RDC) est une fois de plus sous les projecteurs. Lors de la 39ème réunion du Conseil des ministres tenue le 11 avril 2025 à la Cité de l’Union Africaine, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a sonné l’alarme face à la recrudescence des pluies diluviennes et inondations qui frappent le pays. Un sujet qui, malgré les avertissements répétés, semble peiner à trouver des solutions durables.
Le Chef de l’État a rappelé sa communication du 6 décembre 2024 où il alertait déjà sur l’urgence de renforcer les capacités de réponse aux catastrophes naturelles. Entre les lignes, un constat accablant : malgré les mises en garde, les structures comme la Caisse de solidarité nationale peinent à être opérationnelles. Les récentes intempéries des 4 et 5 avril 2025 à Kinshasa et dans le Kongo Central, avec leur cortège de morts et de destructions, viennent cruellement rappeler cette réalité.
Les chiffres officiels, revus à la hausse, font état de plus de 40 morts et 2 000 sinistrés. Des populations déplacées entassées dans des sites d’hébergement de fortune comme le stade Tata Raphaël ou l’école Lumumba. Une situation qui interpelle sur l’efficacité des mécanismes de prévention et de gestion des crises humanitaires en RDC. Le Président Tshisekedi a donc instruit le gouvernement d’évaluer rigoureusement les dégâts et de prendre des mesures d’urgence, tout en exigeant des ministres sectoriels un schéma opérationnel clair.
Mais au-delà des déclarations d’intention, la question des moyens se pose avec acuité. Le ministre des Finances a reçu pour instruction de débloquer les fonds nécessaires à la Caisse de solidarité nationale. Une annonce qui laisse perplexe quand on connaît les lenteurs administratives congolaises. Dans le même temps, l’Assemblée nationale a convoqué la Première ministre Judith Suminwa Tuluka pour s’expliquer sur les manquements dans la prévention de ces catastrophes. Une séance parlementaire prévue le 15 avril qui promet d’être houleuse.
Alors que la Mettelsat prévoit d’autres intempéries pour les mois d’avril et mai, la gestion des catastrophes naturelles en RDC apparaît comme un véritable casse-tête. Entre l’urgence d’agir et la lourdeur des mécanismes étatiques, le gouvernement joue contre la montre. La crédibilité de l’exécutif congolais sur ces questions humanitaires est en jeu, d’autant que les populations sinistrées attendent des actes concrets plus que des promesses. Le prochain conseil des ministres dira si ces annonces se traduiront enfin en mesures tangibles.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd