Kinshasa a abrité un événement majeur dans le secteur médical congolais ce jeudi 10 avril. Près de 430 médecins membres du Syndicat des Médecins du Congo (SYMECO) se sont réunis pour leur premier congrès ordinaire, treize ans après la création de cette organisation en 2012. Cette assemblée générale, qui se tient dans la capitale congolaise, marque un tournant décisif pour la profession médicale en République Démocratique du Congo.
Le comité d’organisation a mis en avant les réalisations significatives de ces treize années d’existence. Le SYMECO a réussi son implantation à l’échelle nationale, comptant désormais des milliers de membres actifs répartis dans toutes les provinces du pays. Cette représentativité nationale confère au syndicat une légitimité incontestable pour porter la voix des médecins congolais.
Pendant trois jours, les participants venus des quatre coins de la RDC vont débattre de questions cruciales pour l’avenir de la profession. Au cœur des discussions : le développement d’une intelligence collective capable de relever les défis sociaux, l’amélioration des conditions de travail souvent précaires des praticiens, la reconnaissance des grades pour certains médecins, et surtout, la qualité des soins dispensés à la population congolaise.
Le Dr Juvenal Muanda Mulenda, secrétaire exécutif national du SYMECO, a détaillé les principaux enjeux de ce congrès historique. Parmi les priorités figurent la redynamisation des orientations stratégiques à travers des débats thématiques approfondis. Les congressistes devront également procéder à l’élection d’un nouveau bureau national pour un mandat de quatre ans, une étape cruciale pour la gouvernance du syndicat.
Mais le défi le plus pressant reste sans doute le renforcement de l’intelligence collective face aux défis corporatifs et sanitaires. Dans un contexte où le système de santé congolais fait face à des difficultés structurelles majeures, la profession médicale se doit de parler d’une seule voix pour influencer les politiques publiques en matière de santé.
Ce congrès intervient à un moment charnière pour le secteur médical en RDC. Alors que les défis sanitaires se multiplient, des maladies endémiques aux épidémies récurrentes en passant par les insuffisances criantes en infrastructures et en personnel qualifié, les médecins congolais entendent peser davantage dans les décisions qui concernent leur profession et, au-delà, la santé des millions de Congolais.
La tenue de ce premier congrès ordinaire après treize années d’existence témoigne de la maturité atteinte par le SYMECO. Reste à voir comment les résolutions qui en sortiront se traduiront en actions concrètes pour améliorer non seulement les conditions de travail des médecins, mais surtout la qualité des soins offerts à la population. Dans un pays où l’accès aux soins de qualité reste un privilège pour beaucoup, l’engagement des professionnels de santé est plus que jamais nécessaire.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net