La province de la Tshopo, en République Démocratique du Congo, fait face à une situation sanitaire préoccupante avec la déclaration d’une épidémie de choléra. Trois jours après l’annonce officielle, les autorités sanitaires ont pris des mesures pour installer un centre de traitement des épidémies au sein de l’hôpital général de référence de Kisangani-Makiso. Cependant, ce centre n’est pas encore opérationnel en raison de l’absence d’une infrastructure adaptée pour accueillir les patients atteints de cette maladie hautement contagieuse.
La zone de santé de Makiso, l’une des plus touchées par cette épidémie, a été choisie pour abriter ce centre de traitement. Le Dr Gilbert Omba Longongo, médecin traitant à l’hôpital général de référence de Kisangani-Makiso, explique les défis logistiques auxquels ils sont confrontés. « Dans notre centre, nous avons encore des patients atteints de MPOX. Mélanger ces malades avec ceux souffrant de choléra serait extrêmement risqué », souligne-t-il. Cette cohabitation pourrait en effet aggraver la situation sanitaire déjà fragile.
Pour pallier ce problème, un site d’isolement dédié aux patients atteints de choléra est en cours de construction à proximité de l’hôpital. En attendant son achèvement, les malades identifiés, notamment ceux du camp Bahuma, reçoivent des soins sur place avant d’être transférés vers le nouveau centre. Cette mesure temporaire vise à limiter la propagation de la maladie tout en assurant une prise en charge minimale des patients.
L’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) a déjà apporté son soutien en fournissant du matériel de construction, des médicaments et des équipements de protection. Ces ressources sont essentielles pour rendre le centre opérationnel dans les plus brefs délais. Une fois achevé, ce centre permettra non seulement de mieux prendre en charge les malades, mais aussi de réduire significativement les risques de contamination au sein de la communauté.
Cette épidémie de choléra survient dans un contexte sanitaire déjà complexe en RDC, où plusieurs maladies infectieuses coexistent. Les autorités sanitaires et les partenaires internationaux doivent redoubler d’efforts pour contenir cette nouvelle crise. La population, quant à elle, est appelée à respecter les mesures d’hygiène de base pour prévenir la propagation de la maladie. L’eau potable, le lavage régulier des mains et l’assainissement des environnements de vie restent des éléments clés dans cette lutte contre le choléra.
Alors que la province de la Tshopo se mobilise pour faire face à cette épidémie, une question se pose : comment renforcer durablement les systèmes de santé locaux pour prévenir de telles crises à l’avenir ? La réponse implique sans doute un investissement accru dans les infrastructures sanitaires, la formation du personnel médical et la sensibilisation des communautés. Dans l’immédiat, l’urgence reste la mise en service rapide du centre de traitement pour sauver des vies et endiguer l’épidémie.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net