La justice américaine a porté un coup sévère à une tentative de déstabilisation de la République démocratique du Congo. Quatre citoyens américains viennent d’être inculpés pour avoir fomenté un coup d’État armé visant à renverser le président Félix Tshisekedi. Une affaire qui révèle les dessous troubles d’une conspiration internationale aux ramifications inquiétantes.
Selon les actualités RDC relayées par le ministère américain de la Justice, les accusés – Marcel Malanga, Tyler Thompson, Benjamin Zalman-Polun et Joseph Peter Moesser – sont poursuivis pour une série de charges gravissimes. Leur projet? Installer un gouvernement fantoche baptisé «New Zaïre» sous la direction de Christian Malanga, aujourd’hui décédé. Une entreprise séditieuse qui rappelle les heures sombres de l’histoire congolaise.
L’attaque du 19 mai 2024 contre le Palais de la Nation et la résidence de Vital Kamerhe à Kinshasa n’était pas un simple fait divers. Ce fut l’aboutissement sanglant d’une conspiration méticuleusement ourdie, faisant six morts dont deux policiers. La Cour militaire de Kinshasa/Gombe avait d’ailleurs condamné Marcel Malanga à la peine capitale avant que le président Tshisekedi n’use de son droit de grâce. Une décision politique qui interroge : marque-t-elle la clémence ou une habile manœuvre diplomatique?
Les charges retenues par la justice américaine donnent la mesure du danger que représentait ce groupe : soutien matériel à une organisation terroriste, projet d’utilisation d’armes de destruction massive, plans pour bombarder des bâtiments gouvernementaux… Joseph Peter Moesser, présenté comme le spécialiste en explosifs du groupe, pourrait notamment dévoiler des éléments troublants sur les préparatifs de cette tentative de putsch.
Le transfert des trois principaux accusés vers les États-Unis, coordonné avec l’ambassade américaine à Kinshasa, soulève plusieurs questions. Pourquoi avoir accepté ce transfert alors que les crimes ont été commis sur le sol congolais? La RDC aurait-elle troqué sa souveraineté judiciaire contre des garanties géopolitiques? Cette affaire met en lumière les défis sécuritaires auxquels fait face le pays, tiraillé entre stabilité interne et ingérences étrangères.
Alors que les procédures judiciaires s’engagent à Brooklyn et Salt Lake City, cette affaire continue de faire des remous dans les actualités politiques RDC. Elle révèle surtout la vulnérabilité persistante des institutions congolaises face aux menaces transnationales. Le gouvernement Tshisekedi saura-t-il transformer cet épisode en électrochoc pour renforcer la sécurité nationale? La réponse se jouera autant dans les prétoires américains que dans les couloirs du Palais de la Nation.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
