Dans la province du Lualaba, le secteur des hydrocarbures est plongé dans une crise de gouvernance qui menace l’équilibre économique régional. Malgré l’embargo angolais sur les exportations de produits pétroliers, un trafic clandestin persiste à travers le territoire de Dilolo, selon des sources concordantes. Ce commerce illicite s’opère principalement via des bidons de 20 litres ou des réservoirs automobiles détournés de leur usage initial, contournant ainsi les circuits officiels.
Les conséquences de cette économie parallèle sont multiples. D’une part, elle prive l’État congolais de recettes fiscales substantielles. D’autre part, elle crée une distorsion de concurrence préjudiciable aux acteurs formels du secteur. « En quittant Dilolo pour Kolwezi, en passant par Kasaji et Mutshatsha, les tracasseries sont multiples et les dépenses trop lourdes », témoigne un revendeur local, illustrant ainsi l’impact négatif de ces pratiques sur le commerce légal.
Face à cette situation, les autorités provinciales ont initié une réponse structurée. Narcisse Pambu, directeur provincial de la DGDA pour le Lualaba et Haut-Lomami, a réuni divers acteurs institutionnels et professionnels dans le cadre d’une stratégie de formalisation du secteur. « Nous avons amorcé une étape de civisme fiscal qui, en un mois, a déjà produit des résultats encourageants », a-t-il déclaré, soulignant les premiers effets positifs de cette approche collaborative.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre plus large des réformes économiques en RDC, visant à renforcer la gouvernance des ressources stratégiques. Les professionnels du secteur saluent cette démarche, y voyant une opportunité de stabiliser le marché et de créer des conditions équitables pour tous les opérateurs. Le président de l’association des revendeurs de produits pétroliers a notamment souligné les bénéfices attendus pour le développement économique du Lualaba.
La situation dans le Lualaba pose des questions fondamentales sur la gestion des ressources énergétiques en RDC. Alors que le pays cherche à maximiser ses recettes fiscales et à formaliser son économie, le cas du trafic de carburant angolais illustre les défis persistants de la gouvernance sectorielle. La réussite de l’initiative provinciale pourrait servir de modèle pour d’autres régions confrontées à des problématiques similaires, contribuant ainsi à l’amélioration du climat des affaires et à la modernisation de l’économie congolaise.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd