Les inondations récurrentes dans le territoire de Kasangulu, au Kongo-Central, continuent de faire des ravages, poussant la société civile locale à tirer la sonnette d’alarme. Mardi 8 avril, cette organisation citoyenne a lancé un appel pressant aux autorités pour le curage urgent de la rivière Lukaya, dont les débordements fréquents causent des dégâts considérables tant sur le plan humain que matériel.
Selon Jacques Komba, coordonnateur de la société civile de Kasangulu, interviewé par Radio Okapi, la situation est critique. Les dernières pluies torrentielles ont non seulement inondé plusieurs habitations, mais ont également accéléré la dégradation de la route nationale numéro 1 reliant Kinshasa à Matadi. Des érosions importantes, dont une tête d’érosion au niveau du péage de Kasangulu, menacent désormais de couper cette artère vitale en deux.
Mais au-delà des problèmes infrastructurels, c’est tout un système de gestion des eaux et des déchets qui fait défaut. La société civile dénonce l’absence criante d’un système de drainage efficace, ainsi que les constructions anarchiques qui empiètent sur le lit de la rivière Lukaya. Les habitants eux-mêmes sont pointés du doigt pour leur pratique de déversement des ordures dans le cours d’eau, aggravant ainsi les risques d’inondation.
Face à cette situation alarmante, quelles solutions concrètes peuvent être mises en œuvre ? La société civile propose une série de mesures urgentes : curage régulier de la rivière, délocalisation des habitations construites dans les zones inondables, et mise en place d’une véritable politique d’assainissement et de gestion des déchets. Des recommandations qui tombent à point nommé en cette période d’avril, mois traditionnellement marqué par des pluies abondantes en RDC.
Jacques Komba ne mâche pas ses mots en accusant les services publics concernés – urbanisme, habitat, travaux publics et aménagement du territoire – de négligence dans l’exercice de leurs fonctions. Un constat sévère qui interpelle les autorités locales et provinciales sur l’urgence d’agir pour prévenir de nouvelles catastrophes.
Cette situation à Kasangulu pose plus largement la question de la gestion des risques naturels en RDC, particulièrement dans les zones périurbaines où l’urbanisation sauvage et le manque d’infrastructures adéquates exposent les populations à des dangers récurrents. Les dernières actualités RDC en matière d’inondations montrent que le problème dépasse le seul cas de Kasangulu et nécessite une réponse coordonnée à l’échelle nationale.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net
