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Kinshasa sous les eaux : Le gouvernement dans l’œil du cyclone après les inondations meurtrières

Les inondations qui ont frappé Kinshasa dans la nuit du 4 au 5 avril 2025 continuent de défrayer la chronique, révélant au grand jour les failles d’un système de gestion des catastrophes naturelles qui semble naviguer à vue. Avec un bilan provisoire de 33 morts, des milliers de sinistrés et des infrastructures critiques submergées, la capitale congolaise offre le triste spectacle d’une ville à la merci des éléments.

Le pont Ndjili, artère vitale de la mégapole, n’a pas résisté à la furie des eaux, paralysant davantage une circulation déjà chaotique. Les stades Tata Raphaël et des Martyrs, transformés en centres d’hébergement d’urgence, accueillent plus de 10 000 personnes selon le ministre de la Santé. Une situation qui interroge sur la préparation des autorités face à un phénomène pourtant récurrent dans cette ville où l’urbanisation sauvage a pris le pas sur toute logique d’aménagement du territoire.

La visite du couple présidentiel dans les centres d’accueil n’a pas suffi à calmer les esprits. « Vous avez laissé vos enfants dans la rue », a lancé un sinistré au chef de l’État, résumant le sentiment d’abandon qui gagne les populations affectées. Une critique acerbe qui trouve écho dans les propos de Martin Fayulu dénonçant « l’amateurisme » des autorités, tandis que le député Matata Ponyo interpelle le gouvernement par une question orale exigeant des comptes sur la gestion de la crise.

Lors d’un briefing conjoint, quatre ministres ont tenté de rassurer la population, promettant des « solutions idoines ». Mais le discours officiel peine à convaincre dans une ville où chaque saison des pluies se transforme en cauchemar hydrologique. La décrue de la rivière Ndjili, présentée comme une bonne nouvelle, ne masque pas l’ampleur des dégâts ni l’absence criante de politique préventive.

Dans un registre différent mais tout aussi crucial pour l’avenir du pays, le président Tshisekedi a ouvert l’assemblée générale du Conseil supérieur de la magistrature en appelant à une justice « intègre et indépendante ». Un discours fort qui contraste avec les réalités quotidiennes des justiciables congolais. Le chef de l’État a martelé que l’indépendance judiciaire « n’est pas un privilège », semblant répondre aux critiques sur certaines dérives du système.

Cette session de dix jours, qui réunit plus de 250 magistrats venus des 26 provinces, pourrait marquer un tournant si les résolutions adoptées se traduisent en actes concrets. Mais dans un pays où la justice reste souvent perçue comme à géométrie variable, le chemin vers une réelle réforme semble encore long.

Entre les inondations qui exposent la vulnérabilité des infrastructures et les défis de la réforme judiciaire, le gouvernement Suminwa trouve ici un test décisif de sa capacité à gérer à la fois les urgences et les réformes structurelles. Les prochains jours diront si ces crises successives serviront de électrochoc ou resteront dans les annales comme de simples épisodes dramatiques d’une gestion en mode survie.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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