L’entrepreneuriat féminin en République Démocratique du Congo connaît un essor remarquable, mais les défis restent nombreux. C’est dans ce contexte que s’est tenue une rencontre inspirante à l’ISP/Gombe le 29 mars dernier, réunissant étudiantes, académiques et entrepreneures chevronnées. Un événement qui pose une question cruciale : comment libérer tout le potentiel des femmes entrepreneures en RDC ?
L’événement, axé sur les enjeux et perspectives de l’entrepreneuriat féminin, a permis des échanges riches entre différentes générations de femmes actives. Les participantes ont pu aborder sans tabou les obstacles spécifiques aux entrepreneures congolaises, notamment la difficile conciliation entre vie professionnelle et vie familiale.
Parmi les moments marquants, l’intervention d’Aimée Olenga d’IPAS a particulièrement retenu l’attention. Son approche originale liant entrepreneuriat et santé reproductive a ouvert des perspectives nouvelles. « La planification familiale n’est pas qu’une question de santé, c’est aussi un outil d’émancipation économique pour les femmes », a-t-elle souligné, mettant en lumière un aspect souvent négligé du développement entrepreneurial en RDC.
Les témoignages des entrepreneures expérimentées ont permis de dresser un panorama réaliste du secteur. Si les opportunités sont réelles dans des domaines comme l’agroalimentaire, la technologie ou les services, les freins culturels et structurels persistent. Comment alors expliquer que malgré leur dynamisme, les femmes ne représentent encore qu’une minorité des chefs d’entreprise en RDC ?
La démonstration des produits transformés par les étudiantes de l’ISP a offert une illustration concrète du potentiel de l’entrepreneuriat jeune et féminin. Ces innovations locales, souvent issues de savoir-faire traditionnels revisités, montrent la voie d’un développement économique endogène.
Au-delà des discours encourageants, cette rencontre a surtout permis de tisser des liens entre différentes générations d’entrepreneures. Un réseau informel qui pourrait bien être le terreau de futures collaborations et réussites entrepreneuriales. Car c’est peut-être là le principal enseignement de cette journée : l’entrepreneuriat féminin en RDC a besoin de modèles, de mentors et de solidarités concrètes pour franchir un nouveau cap.
Alors que le gouvernement congolais affiche sa volonté de soutenir l’entrepreneuriat des jeunes, cette initiative locale montre que les solutions passent aussi par l’échange d’expériences et le partage de connaissances. Reste à savoir si ces dynamiques pourront s’inscrire dans la durée et bénéficier d’un cadre institutionnel plus favorable. Une question qui intéressera certainement les observateurs de l’économie congolaise et du développement des PME en Afrique.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd
