La réforme en cours autour du contrôle du permis de conduire à Kinshasa pourrait connaître un tournant majeur en juin 2025. Le Vice-Premier ministre en charge des Transports, Jean-Pierre Bemba, a récemment pris position sur cette épineuse question lors d’une rencontre avec des représentants de la Synergie des associations des chauffeurs de Kinshasa et de l’Association des Chauffeurs du Congo (ACCO).
Ces organisations, représentées par le ministre provincial des Transports, Bob Amisso, ont plaidé pour un moratoire sur les contrôles, donnant ainsi aux chauffeurs le temps de se familiariser avec les nouvelles exigences. Une revendication qui soulève une question centrale : comment concilier l’application stricte de la loi avec les défis quotidiens rencontrés par les acteurs du secteur des transports ?
Face à cette situation, les chauffeurs ont exprimé leur volonté d’être partie prenante dans la sensibilisation de leurs confrères. Ils ont également mis en avant un obstacle crucial : le manque de centres d’examen dans la capitale. Cette carence, selon eux, allonge les délais et rend difficile l’obtention du précieux sésame, surtout pour les conducteurs de transports en commun. Une problématique d’autant plus pressante que nombre d’entre eux roulent sans permis conforme.
Jean-Pierre Bemba, tout en réaffirmant le caractère légal et obligatoire du permis de conduire, a néanmoins affiché une certaine ouverture. Il a promis d’augmenter le nombre de sites d’examen pour mieux répondre à la demande et réduire les difficultés des chauffeurs. “Le permis de conduire est une obligation, et la formation est une étape cruciale pour garantir la sécurité routière”, a-t-il souligné. Une évaluation du processus est prévue en juin 2025, et l’éventualité d’un moratoire sur les contrôles dépendra des conclusions de cette analyse.
Cet engagement gouvernemental traduit une tentative de conciliation entre rigueur légale et réalités du terrain. D’un côté, l’exigence de sécurité et de régulation du secteur. De l’autre, les leurs difficultés d’ajustement à de nouvelles dispositions légales.
En attendant la décision de juin, les chauffeurs devront respecter les règles en vigueur et poursuivre leurs démarches de conformité. Par-delà les oppositions, ce débat pose la question plus large de l’état des infrastructures administratives en RDC et de leur capacité à répondre aux ambitions législatives du gouvernement en matière de régulation du secteur des transports. La balle est désormais dans le camp des autorités pour mettre en place les instruments nécessaires et ainsi garantir une réforme inclusive pour tous les acteurs.
Article Ecrit par Amissi G
Source: mediacongo.net
