La réhabilitation de la route nationale n°7 (RN7), qui relie Kisangani, Otala et Opala, semble s’enliser, selon Médard Elonge, administrateur du territoire d’Opala. Lancés fin septembre 2024 avec un budget de 12 millions de dollars et une durée prévue de trois ans, les travaux se sont brusquement arrêtés un mois après leur lancement. C’est au niveau du PK 16, dans la commune urbano-rurale de Lubunga, que les engins se sont tus, plongeant les populations locales dans une nouvelle vague de désillusion.
Lors d’une visite à Kisangani ce mercredi 12 mars, Médard Elonge a partagé son inquiétude. “Nous sommes arrivés péniblement, très péniblement”, a-t-il confié, dressant un tableau sombre de cet axe vital pour la région. Longue de 309 kilomètres, la RN7, censée relier Kisangani à Kinshasa via la Tshuapa, souffre d’un délabrement qui dure depuis deux décennies. Pour certains, cette route ressemble désormais davantage à un sentier qu’à un axe structurant. Alors que les travaux étaient perçus comme le salut tant attendu, leur suspension laisse entrevoir un retour à l’enclavement. Pour les habitants, la RN7 représente bien plus qu’une simple route. Elle est le cordon ombilical reliant le territoire d’Opala au reste du pays. “C’est l’enclavement qui continue. Ce n’est pas tout le monde qui vit à côté du fleuve”, déplore Elonge, soulignant les difficultés à évacuer les produits vivriers vers les centres de consommation.
La région d’Opala est particulièrement connue pour son riz, essentiel pour alimenter non seulement Kisangani, mais aussi toute la Grande Orientale, le Nord-Kivu et même Kinshasa. Faute d’infrastructures routières, le transport des marchandises repose en grande partie sur des baleinières, dont l’état vétuste constitue une menace à la fois pour les biens et les personnes. “Il n’y a pas d’assurance vu leur état”, a-t-il ajouté, appelant les autorités à renforcer la régulation de la navigation fluviale.
Médard Elonge interpelle les autorités congolaises pour qu’elles honorent leur engagement initial. Ce projet, qui renfermait tant d’espoirs pour désenclaver cette région stratégique, a déjà suscité une déception considérable parmi la population. La question qui se pose est la suivante : combien de temps encore les Congolais de cette région devront-ils attendre pour voir leurs routes réhabilitées ? Si l’inaction persiste, les impacts seront non seulement économiques mais aussi sociaux, freinant tout espoir de désenclavement et d’amélioration des conditions de vie. L’arrêt des travaux de la RN7 est un cri d’alarme que les autorités ne peuvent se permettre de négliger.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd