Les tensions persistantes dans l’Est de la République Démocratique du Congo semblent prendre un nouveau tournant avec l’annonce de prochaines négociations directes entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23/ACF. Prévu pour le mardi 18 mars à Luanda, en Angola, cet événement s’inscrit dans une démarche visant une résolution pacifique du conflit qui paralyse les provinces du Nord et Sud-Kivu depuis plusieurs années. Cette initiative bénéficie d’un soutien marquant de personnalités politiques emblématiques comme Martin Fayulu et Moïse Katumbi.
Martin Fayulu, dans un message publié sur son compte X, a exprimé sa reconnaissance envers le Président angolais et président en exercice de l’Union africaine, pour son rôle décisif dans l’organisation de ces pourparlers. “Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude au Président de la République sœur d’Angola pour l’engagement résolu dont il fait preuve dans la quête d’une solution durable à la crise sécuritaire et politique qui frappe notre pays”, a-t-il déclaré. Ces mots traduisent l’importance de l’implication régionale ainsi que l’espoir de voir les négociations aboutir à des solutions concrètes.
De son côté, Moïse Katumbi partage une vision similaire en saluant les appels à un dialogue inclusif. Sur le même canal, il a pris “acte des appels à l’ouverture d’un dialogue inclusif réunissant les autorités de Kinshasa, les forces d’opposition armée et non armée, ainsi que la société civile congolaise”. Ce soutien, venu des leaders de l’opposition, est perçu comme un signal fort à la communauté nationale et internationale quant à la nécessité d’une résolution participative et non conflictuelle.
Le rôle clé de l’Angola, et plus particulièrement de son président, dans cette initiative, est à souligner. En fixant la date du 18 mars, l’Angola confirme son rôle de médiateur sérieux et actif face aux défis d’instabilité dans la région. Cependant, de nombreuses questions subsistent : les rebelles du M23, souvent accusés de bénéficier du soutien du Rwanda, joueront-ils pleinement le jeu du dialogue? De leur côté, les autorités congolaises seront-elles prêtes à céder sur certains points sensibles pour restaurer une paix durable et inclusive?
Cette série de négociations intervient à un moment critique, alors que la situation sécuritaire en RDC exacerbe les tensions dans la région des Grands Lacs. Plus généralement, ces discussions reflètent un microcosme des défis plus vastes que rencontrent de nombreux pays africains : l’implication de puissances régionales dans des conflits nationaux et la recherche fragile d’une paix véritablement équitable. Néanmoins, la réussite de ces négociations pourrait marquer un tournant décisif dans le cheminement, souvent cahoteux, vers la stabilité et la réconciliation en RDC.
Ce renforcement de la concertation politique pourrait également insuffler un nouvel élan à l’ensemble des acteurs socio-politiques du pays, tout en plaçant la RDC sous les projecteurs internationaux en tant que terre de transformations possibles. Reste à savoir si cette opportunité sera saisie pleinement par toutes les parties prenantes.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net