Des échauffourées ont éclaté ce jeudi 13 mars à Kisangani, où des étudiants de l’Institut supérieur de bâtiments et travaux publics (IBTP), outrés par l’arrestation de leur secrétaire général académique et directeur général intérimaire, ont exprimé leur colère. L’homme avait été arrêté à Kinshasa la veille par des militaires et conduit dans un endroit inconnu. Cet événement a incité un mouvement de protestation dans la province de la Tshopo, une manifestation qui s’est rapidement transformée en heurts avec les forces de l’ordre.
Pour exprimer leur mécontentement, les étudiants ont pris d’assaut une portion du boulevard du 30 Juin, un axe stratégique de Kisangani. Ils y ont érigé des barricades et mis le feu à la chaussée, paralysant ainsi la circulation et contraignant les commerces environnants à fermer leurs portes. Les policiers, appelés pour rétablir l’ordre public, ont eu recours à des tirs de sommation et des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, ce qui n’a fait qu’aggraver les tensions.
En marge de ces affrontements, des dégâts matériels significatifs ont été signalés. Des vitres brisées, des murs endommagés, ainsi que des auditoires saccagés témoignent de la violence de la confrontation. Charles Volopala, représentant des enseignants de l’IBTP, a vivement condamné le comportement de certains policiers, affirmant que ces derniers auraient profité de la confusion pour procéder à des pillages. “Lorsque les étudiants protégeaient l’établissement, des policiers, voyant des motos à l’intérieur, ont dispersé les étudiants avant de s’emparer de ces biens”, a-t-il dénoncé.
De son côté, Willy Osako, secrétaire général administratif de l’IBTP, a tenté d’apaiser les esprits en appelant les étudiants à la retenue : “Restez calmes, les démarches sont en cours pour que le secrétaire général académique soit libéré. Notre ministre de tutelle ainsi que les autorités de Kinshasa sont informés.”
Cette arrestation de Delphin Luka, secrétaire général académique de l’IBTP/Kisangani, suscite beaucoup d’interrogations et d’indignation. Selon les témoins, il a été appréhendé par des hommes en uniforme militaire sans que la destination finale ne soit révélée. Les étudiants, tout en restant sous le choc, espèrent des réponses et une justice rapide, tandis que la tension qui règne à Kisangani souligne une fois de plus la complexité des relations entre les institutions académiques et les autorités.
Cette crise met en lumière des enjeux plus vastes liés à la gestion des universités publiques en RDC et aux tensions latentes entre les étudiants, les autorités et les forces de l’ordre. La situation reste tendue, et une résolution rapide est plus qu’urgente pour éviter que la situation ne dégénère davantage.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net