L’Assemblée provinciale du Kwilu est de nouveau plongée dans une crise institutionnelle, exacerbée par une décision controversée du Gouvernement central. Prévue pour le 14 mars, l’élection du Bureau définitif de l’Assemblée provinciale a été suspendue par le vice-Premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, provoquant une onde de choc et de colère parmi les députés provinciaux.
Cette suspension, annoncée à la veille du scrutin, a suscité l’indignation des élus provinciaux, qui dénoncent une décision qu’ils jugent arbitraire et infondée. Paulin Kiyankay, porte-parole des députés, a exprimé sa consternation dans une déclaration radio : « Depuis plus d’un an, tout est provisoire dans notre province : un bureau provisoire à l’Assemblée, un gouverneur provisoire, un gouvernement provisoire. En conséquence, notre mandat est paralysé. » Ce constat amer met en lumière une situation inédite qui mine les fonctions fondamentales du corps législatif provincial.
Ces parlementaires ont pointé du doigt ce qu’ils qualifient de “mauvaise gouvernance” et de “blocage institutionnel orchestré par le Gouvernement central”. Pour eux, cette intervention représente une ingérence illégale qui va à l’encontre des textes en vigueur relatifs à la gestion des affaires provinciales. Ils exhortent le ministre de l’Intérieur à revenir sur cette décision qu’ils considèrent comme contraire aux intérêts du Kwilu et de ses habitants.
Au-delà de la colère, c’est un sentiment d’abandon qui semble dominer au sein de l’Assemblée provinciale. Les députés dénoncent leur incapacité à remplir pleinement leurs trois principales missions : représenter la population, légiférer pour le développement local, et exercer un contrôle parlementaire efficace. Ce blocage prolongé a des répercussions directes sur les préoccupations quotidiennes des citoyens du Kwilu, dans l’attente de réponses et d’actions concrètes.
Cette situation soulève des questions pressantes quant à la gouvernance et au respect des textes légaux au niveau provincial en République démocratique du Congo. Comment un Gouvernement central peut-il suspendre de manière incessante des processus démocratiques essentiels sans provoquer de fracture institutionnelle? Les députés appellent à une mobilisation citoyenne pour rétablir les ordres démocratiques et exigent des solutions pour sortir de cette impasse inédite.
Alors que la République démocratique du Congo continue de chercher des voies pour stabiliser ses institutions provinciales, le Kwilu pourrait bien devenir un exemple des défis grandissants que rencontrent les instances locales face aux tensions entre le pouvoir central et les gouvernements régionaux. Le respect de la décentralisation et des structures administratives prévues par la loi pourrait être un pas essentiel vers la résolution de cette crise. En attendant, les regards restent fixés sur le vice-Premier ministre Jacquemain Shabani, à qui les élus provinciaux demandent une réponse urgente pour sortir de cet imbroglio politique.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net