Dans une décision qui soulève de nombreuses interrogations, les autorités administratives du groupe rebelle M23 ont annoncé que les opérateurs économiques du Nord-Kivu, membres de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), devront désormais s’acquitter de leurs impôts, taxes et autres redevances dès ce mois de mars. L’annonce a été faite à l’occasion d’une réunion tenue mercredi 12 mars à Goma, une ville sous contrôle rebelle depuis plus d’un mois.
Dans le but d’organiser une administration parallèle, les rebelles du M23 ont instauré une nouvelle nomenclature fiscale, incluant des allègements des charges pour les entreprises touchées par les pillages et autres pertes financières subies lors de la prise violente de Goma en janvier dernier. Un guichet unique a, par ailleurs, vu le jour, visant à centraliser tous les paiements afin, selon les autorités rebelles, de simplifier les démarches administratives.
Cependant, cette initiative n’est pas exempte de polémiques. Les participants à la réunion, regroupant divers acteurs économiques, ont exprimé des inquiétudes majeures sur leur capacité à s’acquitter de ces obligations dans les délais impartis. Parmi les problèmes majeurs figure la rareté criante de la monnaie locale, amplifiée par la fermeture prolongée des banques dans la région, une situation qui paralyse de nombreux échanges commerciaux.
Malgré ces préoccupations, aucune solution concrète n’a émergé de cette réunion. Cette décision des rebelles s’inscrit dans un contexte difficile où le Nord-Kivu, déjà fragilisé par des années de conflits, peine à stabiliser son économie locale. Elle soulève une question clé : à quels défis devront encore faire face les opérateurs économiques du Nord-Kivu ? Entre l’injonction de se conformer aux nouvelles mesures fiscales et l’incertitude économique grandissante, la population et les entreprises locales se retrouvent dans une impasse inquiétante.
À l’échelle internationale, cette situation interpelle également les institutions qui suivent de près les dynamiques économiques et humanitaires dans l’est de la République démocratique du Congo. Il reste à savoir dans quelle mesure ces initiatives permettront ou non de renforcer une économie locale fragilisée tout en consolidant le contrôle des rebelles sur la région.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net