À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le cancer, célébrée le 4 février, le Dr René Ngiyulu, professeur d’oncologie pédiatrique aux Cliniques universitaires de Kinshasa, a mis en lumière les nombreux défis auxquels la République démocratique du Congo fait face dans la prise en charge de cette maladie. Dans un contexte où le diagnostic, les moyens financiers et les infrastructures médicales restent insuffisants, les propos du docteur soulignent l’urgence d’une meilleure organisation du système de santé.
« Pour traiter le cancer, il faut bien plus qu’un diagnostic. Cela nécessite des compétences de pointe, des moyens financiers conséquents et des structures adaptées », a-t-il déclaré. Malheureusement, la RDC accuse un retard préoccupant dans ces trois domaines essentiels. Les enfants ne sont pas épargnés : de nombreux cas de cancers pédiatriques sont diagnostiqués tardivement, parfois après avoir été confondus avec d’autres maladies comme la tuberculose, ce qui complexifie fortement les traitements.
Espérance Manako, une grand-mère courageuse, illustre ce combat. Elle évoque l’histoire d’Espervie, son petit-fils âgé de 9 ans, aujourd’hui toucher par un cancer ganglionnaire. En quête d’un diagnostic approprié, elle raconte les multiples obstacles rencontrés. « En mars, cela fera un an que le cancer a été détecté. Avant cela, nous avions erré de clinique en clinique, avec des diagnostics erronés de tuberculose. Ce n’est qu’après une biopsie réalisée aux Cliniques universitaires de Kinshasa que le véritable mal a été identifié », explique-t-elle, fatiguée mais combative.
Alors qu’Espervie endure les effets sévères de la chimiothérapie, il demeure un modèle de résilience et invite les autres enfants malades à persister dans leurs soins malgré les difficultés. Cette situation met également en lumière les défis financiers des familles congolaises. L’absence de couverture sociale et le coût prohibitif des traitements poussent souvent les plus vulnérables dans des situations de grande détresse.
Face à cette réalité, que fait la communauté internationale ou les décideurs en RDC pour améliorer la situation ? La lutte contre le cancer demande des solutions globales. L’éducation des familles pour reconnaître les premiers signes, un système de santé plus robuste et surtout un effort collectif s’imposent. Cette journée mondiale devrait poser les jalons d’une meilleure prise en charge des malades dans le pays.
En somme, ce problème de santé publique est un cri d’alarme pour repenser les priorités en matière de santé en RDC. Avec une politique de santé plus structurée, des financements accrus et des infrastructures adaptées, Espervie et d’autres pourraient avoir une chance de victoire contre cette maladie dévastatrice.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
