La capitale congolaise est le théâtre d’une augmentation significative du prix des bottes en caoutchouc, un accessoire autrefois négligé. Selon des commerçants du marché Zigida à Kinshasa, le prix de cette paire de chaussures est passé de 12 000 à 16 000 francs congolais, témoignant de l’impact des infrastructures délabrées sur le quotidien des citoyens. Cette hausse prend sa source dans un problème bien connu des Kinois : les routes des marchés en état de dégradation avancée.

Pour Sakina Eloko, vendeuse de tomates, ces bottes sont devenues un bien essentiel. « Nous sommes tellement surpris de la montée des prix de cette marque qui n’avait pas de valeur auparavant, » confie-t-elle. Cet accessoire, devenu indispensable, ne se limite plus à un simple achat. Ceux qui n’en possèdent pas sont contraints de louer des paires pour 1 000 à 2 000 francs, avec un service de nettoyage à 500 francs, montrant une fois de plus l’ingéniosité débrouillarde des Kinois face aux difficultés.

Pourtant, ce commerce improvisé n’est pas sans risques. Les loueurs de bottes doivent souvent faire face à des actes malhonnêtes : des clients échangent discrètement leurs vieilles chaussures contre des bottes neuves, causant ainsi des pertes financières pour ces commerçants. Une pratique qui souligne non seulement le besoin criant d’amélioration des infrastructures, mais aussi l’ingéniosité et la résilience des habitants.

Outre les défis économiques, des problèmes sanitaires inquiétants émergent également. Sakina Eloko alerte sur l’insalubrité qui règne dans ces marchés. La boue omniprésente n’épargne rien, y compris les denrées alimentaires. Fruits, légumes et autres produits sont exposés aux conditions insalubres, mettant la santé des consommateurs en péril. Cette situation tragique, qui persiste dans plusieurs marchés de la capitale, illustre le désespoir des commerçants qui continuent malgré tout à opérer dans ces conditions. « Malgré nos efforts pour nous adapter, nous n’avons d’autre choix que de travailler ici, » conclut-elle avec amertume.

Les vendeurs appellent les autorités à réagir. La réhabilitation de ces espaces de commerce est cruciale non seulement pour la santé publique mais aussi pour l’économie locale. Alors que les habitants de Kinshasa continuent de faire preuve de résilience face à des défis quotidiens, une question persiste : jusqu’à quand devront-ils attendre des solutions durables ?

Article Ecrit par Amissi G
Source: mediacongo.net