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Dragage du fleuve Congo : une urgence pour l’économie de la RDC

Le dragage du fleuve Congo : Une urgence logistique pour la République Démocratique du Congo

Alors que le débat demeure enflammé au sujet des priorités nationales entre la construction du pont route-rail Kinshasa-Brazzaville et celle du port en eaux profondes de Banana, un enjeu crucial passe trop souvent inaperçu : le dragage du fleuve Congo. Pourtant, cette opération s’affirme comme une solution primordiale pour débloquer le potentiel économique et commercial de la RDC.

Nous l’avons tous observé : la faible profondeur du fleuve Congo, en particulier sur le bief maritime, compromet sérieusement les capacités de navigation. Avec un tirant d’eau naturel de seulement 5,5 mètres, il est aujourd’hui impossible d’accueillir de grands navires de ligne. Cette limite freine les importations et exportations et, par ricochet, ralentit la croissance économique du pays. À ce problème interne vient s’ajouter une dépendance accrue vis-à-vis du port en mer profonde de Pointe-Noire (Congo-Brazzaville), qui rencontre lui-même des problèmes techniques et d’entretien.

Lors de la pandémie de Covid-19, la fragilité de cette dépendance s’était déjà manifestée : perturbations des opérations, réductions de main-d’œuvre et contraintes logistiques avaient entraîné des chutes drastiques dans les volumes de fret transitant par Matadi, le principal port de la RDC. Cette situation illustre une fois de plus les limites actuelles de l’infrastructure maritime congolaise.

Choisir de draguer le fleuve Congo, c’est redonner à la RDC un levier essentiel d’indépendance logistique. Cette opération, bien qu’exigeante, apporte des bénéfices indéniables : elle permettrait l’accostage de navires plus volumineux, augmentant ainsi les échanges commerciaux. Des coûts réduits, des délais raccourcis et une compétitivité renforcée du commerce deviennent dès lors accessibles. Par ailleurs, la dépendance à des ports sous-régionaux comme celui de Pointe-Noire serait limitée, renforçant indirectement la souveraineté économique du pays.

En parallèle, la mise en place de cette infrastructure repensée pourrait ouvrir la voie à des partenariats stratégiques entre l’État congolais et des investisseurs privés, voire des partenaires étrangers. L’aboutissement de ce chantier pourrait aussi être une lueur d’espoir à court terme en vue de la concrétisation du tant attendu port de Banana, qui exige des coûts plus colossaux.

Le bénéfice ne concerne pas uniquement l’État : les armateurs, importateurs et transporteurs profiteraient d’une réduction des frais par unité logistique, rendant les échanges nettement plus compétitifs sur la scène internationale. À la clé, une stimulation sans précédent de l’économie congolaise et une meilleure intégration du pays dans les routes commerciales africaines et mondiales.

La RDC, dans sa quête de renforcement économique, ne peut se permettre d’ignorer plus longtemps cette question cruciale. Le dragage du fleuve Congo n’est pas simplement une alternative temporaire : c’est une réponse stratégique à une urgence nationale, un outil inestimable pour structurer son développement et ancrer durablement son indépendance économique et logistique.

Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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