Dans la province du Kwango, la détérioration avancée des routes de desserte agricole menace non seulement le développement socio-économique, mais exacerbe également la pauvreté des paysans locaux. Symphorien Kwengo, président du Conseil provincial des paysans du Kwango, tire la sonnette d’alarme sur cette situation critique. Il pointe du doigt l’impossibilité de relier efficacement les cinq territoires de la province à Kenge, son chef-lieu.
Les principales routes agricoles telles que celles reliant la mission Lonzo à Tembo en passant par Popokaba et Kasongo-Lunda, ou encore de Kenge au village Mukoso, sont aujourd’hui quasi impraticables. Elles sont minées par des bourbiers, des érosions, des nids-de-poule et des flaques d’eau, bloquant les échanges et rendant ardu le transport des produits agricoles. Résultat : les paysans éprouvent d’énormes difficultés à écouler leurs récoltes, plongeant davantage la population rurale dans le cycle de la pauvreté.
Pour Symphorien Kwengo, cette problématique n’est pas nouvelle. Depuis l’indépendance, aucun des régimes successifs n’a accordé l’attention nécessaire aux infrastructures routières du Kwango, une négligence qu’il qualifie d’inacceptable. Il souligne que, mis à part la RN1 et les cinq kilomètres allant de la barrière jusqu’à l’ancien aérodrome de Kenge, aucune route asphaltée ne traverse la province.
Des solutions existent cependant. Symphorien Kwengo a soumis des axes prioritaires à réhabiliter au plus haut niveau de l’État. Il plaide pour l’asphaltage de plusieurs routes stratégiques : de Lonzo à Tembo, de Popokabaka à Kasongo-Lunda, de Kenge à Mukoso en passant par Mawanga-Panzi-Kingwangala-Kahemba, ainsi que de Munzabala à Feshi via Lobo. Selon lui, ces réhabilitations permettraient non seulement de désenclaver cette région marginalisée, mais également de stimuler l’économie locale et nationale.
Alors que la République démocratique du Congo lutte pour améliorer ses infrastructures, la situation du Kwango reflète un défi structurel plus vaste. En investissant dans ces routes de desserte, le gouvernement pourrait revitaliser un secteur agricole vital pour le pays et améliorer la qualité de vie des populations vulnérables. Mais la question demeure : cet appel désespéré trouvera-t-il enfin un écho ?
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net