Les tensions montent en République démocratique du Congo alors que les députés provinciaux expriment leur mécontentement face au non-paiement de leurs émoluments depuis près de cinq mois. Ce lundi, un sit-in symbolique a été organisé devant le ministère des Finances à Kinshasa, mettant en lumière une situation financière préoccupante au sein des institutions provinciales.
Déplorant une ignorance prolongée de leurs revendications, les députés ont réclamé non seulement le règlement des arriérés de paiements, mais également le versement des frais d’installation et des montants liés à l’ouverture de la session inaugurale. Dans un appel ferme, ils ont sollicité l’intervention de la chambre haute du Parlement pour faire pression sur le gouvernement et garantir le respect de leurs droits.
Reçus en audience ce même jour par le ministre des Finances, Doudou Fwamba, des promesses de résolution ont été faites. À l’issue de leur rencontre, il a été assuré que les paiements reprendraient sous peu. Le calendrier établi prévoit que les députés des provinces non démembrées recevront leurs émoluments pour le mois de septembre, tandis que les provinces démembrées seront payées pour décembre. Une lueur d’espoir pointe à l’horizon, car le ministre a aussi promis de régulariser les paiements à partir du mois d’avril 2024, avec un plan progressif d’apurement des arriérés.
Outre les promesses financières, le ministre s’est engagé à doter les députés provinciaux de véhicules afin d’assurer l’efficacité de leurs déplacements dans l’exercice de leurs fonctions. Cette annonce a été confirmée par le député provincial élu de Kwamouth, David Bisaka, à la sortie de cette réunion décisive.
Cette crise soulève toutefois une question persistante : pourquoi une telle situation perdure-t-elle dans un pays aux ressources abondantes ? Le retard dans le paiement des émoluments illustre les défis structurels auxquels la gouvernance de la RDC est confrontée, ainsi que la nécessité urgente de stabiliser les finances publiques pour restaurer la confiance des acteurs politiques et administratifs.
Les prochaines semaines seront cruciales pour juger de la volonté réelle du gouvernement à respecter ses engagements. Les députés provinciaux, de leur côté, restent vigilants, exigeant que les promesses se transforment en actions concrètes. L’évolution de cette affaire sera scrutée de près, notamment dans les médias congolais comme Congoquotidien, alors que la population s’interroge sur l’impact plus large de cette crise sur la gouvernance en République démocratique du Congo.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
