La ville de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, fait face à une crise majeure de carburant depuis quelques jours. Les stations-services voient leurs stocks fondre à vue d’œil, laissant les automobilistes, motocyclistes et même les porteurs de bidons dans une impasse. Alors que le litre d’essence se négocie normalement à 3400 francs congolais dans les stations, certains revendeurs informels, surnommés localement « Kadafi », exploitent cette pénurie pour proposer ce même litre à un prix exorbitant de 10 000 francs congolais.
Cette pénurie résulte de plusieurs facteurs complexes, tant logistiques qu’administratifs. Sur le plan logistique, les pétroliers expliquent que le carburant arrivant par le port de Dar-es-Salaam est principalement du mazout, réduisant ainsi l’approvisionnement en essence. Les produits pétroliers en provenance du port de Durban, en Afrique du Sud, subissent quant à eux des retards conséquents dus à un itinéraire plus long pour atteindre Lubumbashi. Par ailleurs, le transit via le Zimbabwe est ralenti par une exigence du gouvernement zimbabwéen : les transporteurs doivent payer les droits de douane avant de pouvoir obtenir un remboursement, un processus jugé chronophage par les opérateurs.
L’encombrement des corridors terrestres entre la Zambie et la RDC accentue également la crise. La lenteur administrative aux postes douaniers de Kasumbalesa et Mokambo crée d’interminables files de camions s’étendant sur des dizaines de kilomètres. Ce climat délétère, aggravé par des tracasseries et des frais de péage multiples sur le sol congolais, pousse de plus en plus de transporteurs et de pétroliers à approvisionner en priorité le marché zambien plutôt que la RDC.
Les conséquences de cette perturbation d’approvisionnement ne se limitent pas au prix du carburant. Les habitants de Lubumbashi doivent désormais payer des tarifs augmentés pour les courses en taxi ou en taxi-bus, pesant lourdement sur leur quotidien. Outre le problème immédiat, cette situation soulève des questions plus larges sur l’efficacité des circuits d’importation de carburant en RDC.
Ainsi, Lubumbashi se retrouve confrontée non seulement à une crise économique, mais aussi à une problématique structurelle qui révèle les failles de l’approvisionnement en produits pétroliers en République Démocratique du Congo. Les automobilistes et consommateurs, eux, espèrent une intervention rapide des autorités pour stabiliser la situation.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
