À Kinshasa, la tension est palpable à la veille d’une grève annoncée par certains syndicats du secteur du transport en commun, prévue pour ce lundi 20 janvier 2025. Le gouverneur de la ville, Daniel Bumba, a fermement réagi en désignant cette initiative comme une « grève sauvage », ne respectant pas les procédures légales. Lors d’une déclaration ce dimanche 19 janvier, il a réaffirmé la nécessité de maintenir l’ordre dans la capitale congolaise, avertissant que toute tentative visant à paralyser la ville serait strictement encadrée.
Pour prévenir tout débordement, un dispositif sécuritaire renforcé sera déployé. « La police sera déployée, l’armée en appui, et les renseignements aussi, pour dissuader ces énergies négatives qui veulent paralyser la ville de Kinshasa, » a-t-il soutenu. Cette décision intervient alors que les réseaux sociaux ont été le théâtre d’appels à la grève, suscitant inquiétude et interrogations parmi les habitants.
En marge de ces tensions, une réunion d’urgence avec les syndicats de transport s’est déroulée à l’Hôtel de ville. Le gouverneur a exhorté les représentants du secteur à sensibiliser leurs membres sur la nouvelle grille tarifaire entrée en vigueur depuis le 7 janvier. Cette grille, fruit de discussions entre toutes les parties prenantes, fixe notamment des trajets spécifiques à des prix allant de 500 FC à 1 500 FC dans différents itinéraires de Kinshasa. « La grille tarifaire n’est pas un diktat des autorités. Elle tient compte du pouvoir d’achat de la population et vise à mettre fin au désordre constaté dans le secteur du transport, » a expliqué Daniel Bumba.
Mesures réglementaires obligent, il est désormais requis pour tous les véhicules de transport d’afficher clairement les tarifs, sous peine de lourdes sanctions financières. De plus, certaines pratiques, telles que le sectionnement de trajets ou le transport de passagers dans les coffres des véhicules, sont fermement interdites. Ces ajustements, bien qu’appuyés par certains conducteurs, rencontrent encore des résistances, notamment en raison de l’état des routes et des embouteillages chroniques dans la capitale.
Face à ces défis, Daniel Bumba a adressé un message sans ambiguïté : « Ceux qui ne veulent pas travailler, c’est leur choix. Ils peuvent laisser leurs véhicules à la maison. Mais qu’ils n’empêchent pas ceux qui veulent travailler de le faire. »
Cette crise sociale met en lumière les fractures entre les autorités, soucieuses d’instaurer un ordre dans un secteur vital, et certains acteurs du transport, encore réticents face à ces nouvelles mesures. Tandis que Kinshasa se prépare à une journée potentiellement mouvementée, le gouverneur persiste à souligner l’importance pour les Kinois de respecter ces règles pour préserver la stabilité de la ville.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
