Les désastres liés aux saisons des pluies à Kinshasa, capitale congolaise, s’intensifient, soulevant de profondes interrogations sur les infrastructures et la gestion urbaine. Lundi 13 janvier, une forte pluie qui s’est abattue toute la nuit a replongé la ville dans la désolation et le chaos. Plusieurs quartiers tels que Lingwala, Masina, Limete, Bandalungwa et Ngaliema ont été submergés, laissant des centaines d’habitants démunis et sans espoir.
Dans la commune de Ngaliema, la situation est particulièrement dramatique. Un mur en matériaux durables, appartenant à un voisin, a cédé sous la pression des eaux de pluie. Ce tragique effondrement a emporté avec lui des maisons en tôle abritant des familles modestes. Selon des témoins, le mur s’est écroulé soudainement, sans le moindre signe avant-coureur, piégeant les résidents dans leur sommeil. Les survivants accusent une mauvaise construction de l’ouvrage et les maçons d’avoir négligé le travail. Résultat de ce sinistre : plusieurs décès, des dépouilles transférées à la morgue de l’hôpital de référence Lt Col Tshatshi, et une femme grièvement blessée dans l’acte héroïque de vouloir sauver un enfant. Elle reçoit actuellement des soins intensifs dans le même hôpital.
Le propriétaire de la parcelle incriminée a pris la fuite après le drame, laissant une communauté endeuillée et la police en charge de constater les faits. Survivants et voisins sont unanimes : il faut des réponses. Les larmes et la douleur se mêlent à une colère palpable face aux potentielles négligences humaines. Les scènes de désolation dans ces quartiers font écho à celles de novembre 2019, où 40 personnes avaient péri dans des inondations similaires accompagnées de glissements de terrain.
Cette répétition de tragédies urbaines appelle à un sursaut des autorités pour répondre à une question essentielle : Kinshasa est-elle préparée à faire face à de plus en plus de précipitations intenses ? L’accroissement des constructions anarchiques, parfois sans respect des normes minimales, exacerbe les risques. L’État congolais est invité à intervenir pour réglementer et superviser ces constructions, notamment dans les zones vulnérables, sous peine de voir ces catastrophes devenir une triste norme.
Alors que le réchauffement climatique pourrait amplifier des phénomènes météorologiques violents à travers le monde, Kinshasa pourrait bien illustrer les conséquences dramatiques d’une urbanisation mal maîtrisée. La prise de conscience collective et les actions concrètes ne sont plus une option mais une nécessité pour protéger ses habitants et prévenir d’autres tragédies. Une actualité douloureuse qui rappelle l’urgence de revoir les priorités urbaines pour la capitale congolaise.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net
