Près d’un an après la mise en service du premier module de la nouvelle usine de captage d’eau de la REGIDESO à Binza Ozone, Kinshasa, les usagers s’interrogent sur l’impact réel de cette infrastructure pourtant prometteuse. Avec une capacité de production impressionnante de 110 000 m³ d’eau par jour et une cible de 1,5 million d’habitants, cet équipement est censé transformer l’accès à l’eau potable. Mais sur le terrain, les avis restent mitigés.
Pour certains habitants des sept communes concernées, parmi lesquelles on compte Ngaliema, Mont Ngafula, et Selembao, il y a bien une amélioration. « Ici, à Badiadingi, dans la commune de Selembao, on pouvait passer deux semaines sans eau. Maintenant, il y en a au moins quelques jours par semaine », témoigne Mbenga, une habitante. Toutefois, pour d’autres, le quotidien reste semé d’embûches. Tshiela, résidant à Mitendi dans la commune de Mont Ngafula, déplore des coupures fréquentes et irrégulières : « Auparavant, nous avions quatre jours d’eau par semaine, mais aujourd’hui, c’est réduit à une ou deux fois. » Des rythmes imprévisibles compliquent également l’approvisionnement, comme l’explique Nsungani de Lutendele : « L’eau arrive tard dans la nuit, souvent après 22 heures, voire à 1h du matin, et ne reste que quelques heures. »
Ce problème récurrent illustre bien les défis que connaît la REGIDESO malgré les ambitions affichées. Cependant, certaines zones semblent mieux desservies, notamment Binza-Ozone, Météo ou encore Djelo-Binza, dans la commune de Ngaliema. Pendant ce temps, les travaux d’installation de conduites souterraines se poursuivent à l’entrée du quartier Mont Fleury, dans l’espoir de raccorder toutes les communes prévues à la nouvelle usine.
L’accès insuffisant à l’eau potable à Kinshasa reflète un problème plus large en République Démocratique du Congo. Selon les experts, l’amélioration de l’approvisionnement en eau reste critique pour la santé publique et le bien-être des habitants. Alors que la REGIDESO multiplie les efforts, les attentes des consommateurs méritent une réponse rapide et efficace. En attendant, des milliers de familles continuent de jongler avec des coupures et des horaires aléatoires, un calvaire incompatible avec les besoins d’une mégapole comme Kinshasa.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net