Francis Kankonde, figure emblématique du journalisme musical en République Démocratique du Congo, nous a quittés ce mercredi 8 janvier. Décédé après une hospitalisation à La Louvière, en Belgique, Kankonde laisse derrière lui un riche héritage dans l’univers des chroniqueurs de musique, un domaine où il a su briller tant en RDC qu’à l’étranger.

Animateur et producteur d’émissions durant les années 2000 sur la chaîne privée Antenne A, Francis Kankonde s’était taillé une réputation exceptionnelle. En documentant et en analysant la musique congolaise, il est devenu une voix incontournable sur le sujet, mêlant passion et expertise. Sa disparition a suscité une vague d’émotion et de reconnaissance parmi les amateurs de musique et ses anciens collègues.

Installé à Bruxelles depuis plusieurs années, Kankonde avait initialement quitté la RDC pour des raisons de santé, avant de s’investir dans de nouvelles ambitions académiques. Diplômé en Droit à l’Université de Kinshasa (UNIKIN), il avait poursuivi des études journalistiques à l’Institut de journalisme de Bruxelles, décrochant un diplôme qui lui a permis de se lancer dans les médias occidentaux.

Francis Kankonde évoquait souvent les défis liés à l’intégration dans les médias européens. Dans un entretien accordé à Radio Okapi, il avait exprimé : « Pour s’affirmer dans les radios, télévisions, bref dans les médias occidentaux, c’est la vraie bagarre… C’est une vraie chasse, car c’est très difficile ». Une déclaration révélatrice des obstacles auxquels il faisait face, défi qu’il avait pourtant su relever avec brio.

Aujourd’hui, le monde de la musique congolaise perd non seulement un chroniqueur passionné, mais un ambassadeur qui n’a jamais cessé de valoriser et de promouvoir la culture de son pays d’origine. Sa voix, son regard critique et son analyse manqueront à tous ceux qui ont eu la chance de le connaître ou de le suivre.

Francis Kankonde incarne une génération de journalistes engagés, déterminés à rendre à leurs œuvres une dimension internationale. Dans un contexte où la musique congolaise continue de s’exporter, son travail restera une source d’inspiration pour les générations futures.

Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net