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Transports à Kinshasa : Nouvelle grille tarifaire, mais à quel prix ?

Kinshasa, la capitale trépidante de la République Démocratique du Congo, entame une nouvelle ère pour son secteur des transports en commun. Ce mardi 7 janvier 2024, le ministère des Transports et Mobilité Urbaine a dévoilé une grille tarifaire réajustée pour les bus, minibus et taxis-bus circulant sur l’ensemble de la ville. L’arrêté vise à mettre fin à l’anarchie tarifaire et au phénomène du « demi-terrain », une pratique qui pénalise les milliers de Kinois dépendants de ces moyens de transport.

Lorsque l’on consulte cette nouvelle grille tarifaire, les montants affichés varient selon les itinéraires. Par exemple, un trajet depuis le Marché Central jusqu’à Kimbanseke coûtera désormais 1500 FC, tandis que le trajet du centre-ville à Ndjili Sainte Thérèse sera plafonné à 2500 FC. Le gouvernement de Daniel Bumba entend ainsi uniformiser les prix et soulager les usagers, tout en répondant à une critique récurrente : la liberté abusive des chauffeurs à fixer des prix fluctuants selon leur convenance.

Cependant, réussir l’implémentation de ces mesures reste un immense défi. Des actions coercitives ont été prévues pour renforcer cette initiative. À partir de ce jour, tout véhicule de transport en commun devra afficher clairement la grille tarifaire et les itinéraires pour éviter les abus. Les contrevenants, quant à eux, s’exposent à des amendes comprises entre 50 et 100 dollars, une sanction prévue pour dissuader les pratiques récalcitrantes.

Mais l’histoire récente n’inspire pas la confiance. En effet, en mars 2023, un décret similaire avait été promulgué par le gouverneur, sans qu’il ne parvienne à véritablement s’imposer. Face à des routes impraticables et une rareté chronique des ressources, ces mesures étaient restées lettres mortes. Au fil des ans, Kinshasa est devenue le théâtre d’embouteillages interminables et de pratiques tarifaires anarchiques qui éprouvent quotidiennement ses 17 millions d’habitants.

À cet égard, l’Assemblée provinciale de Kinshasa n’a pas manqué de critiquer la gestion actuelle. Lévi Mbuta, président de l’APK, a récemment interpellé les autorités, dénonçant le déficit criant d’infrastructures et l’inaction face aux abus des transporteurs. Il a également rappelé la baisse tarifaire du carburant, censée profiter aux consommateurs, mais qui ne semble jamais se refléter sur leurs factures.

Les Kinois attendent donc avec impatience les résultats concrets de ce nouvel arrêté. La question reste de savoir si les chauffeurs accepteront de rentrer dans le rang ou si la ville sera, une fois de plus, le témoin d’une application parcellaire. Alors que la population croule sous les difficultés quotidiennes liées à la mobilité urbaine, une chose est certaine : le temps presse pour transformer les paroles en actes.

Qu’adviendra-t-il de cet arrêté face aux réalités du terrain ? Réussira-t-il à instaurer de la discipline dans un système où règnent chaos et désespoir ? Les habitants de Kinshasa n’ont plus qu’à espérer que cette tentative constitue un premier pas vers des transports enfin à leur service.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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