La province du Mai-Ndombe est actuellement confrontée à une grève des médecins membres du Syndicat national des médecins (SYNAMED). Depuis quelques semaines, ces professionnels de la santé ont adopté un mode de fonctionnement en polarisation des urgences, ne prenant en charge que les cas d’urgence. Cette mobilisation s’inscrit dans le cadre d’un mot d’ordre lancé à l’échelle nationale par le SYNAMED, visant à dénoncer une situation récurrente d’injustice : le non-alignement de certains médecins à la prime de risque.
Dr Musa Kaponi, secrétaire exécutif provincial du SYNAMED au Mai-Ndombe, s’est exprimé sur la question récemment lors d’une interview. Selon lui, la situation est particulièrement alarmante dans cette province où aucun médecin n’a été intégré dans l’alignement des primes. « Dans le Maï-Ndombe aussi, nous qui sommes de SYNAMED, nous respectons scrupuleusement ce mot d’ordre donné au niveau national. Nous sommes en grève. Nous avons le service minimum, c’est-à-dire avec la polarisation des urgences, nous ne recevons que des urgences au niveau des hôpitaux », a-t-il déclaré avant de dénoncer cette exclusion. Dr Kaponi a précisé que sur les 26 provinces de la République démocratique du Congo, seules 25 bénéficient actuellement de cet alignement, laissant le Mai-Ndombe à l’écart.
Les propos du secrétaire exécutif font également état de pratiques jugées injustes, notamment la création de « doublons » dans d’autres provinces pour permettre à des zones d’obtenir plus de médecins alignés à la prime, aggravant ainsi la marginalisation des professionnels de santé du Mai-Ndombe. « Imaginez-vous une province entière sans médecin aligné à la prime de risque », a-t-il ajouté pour illustrer la gravité de la situation.
Cette grève, bien qu’ayant un fort impact sur l’accès aux soins dans la province, semble recevoir le soutien des médecins locaux. Dr Musa Kaponi a encouragé ses collègues à maintenir leur engagement envers le mot d’ordre du syndicat, estimant que cette mobilisation est essentielle pour obtenir des avancées concrètes. Toutefois, elle soulève des questions cruciales : quelles seront les conséquences pour une population déjà vulnérable ? La prise en charge des seuls cas d’urgence ne risque-t-elle pas d’aggraver la crise sanitaire dans cette région ?
Face à cette situation critique, les autorités nationales sont appelées à agir rapidement pour répondre à ces revendications. La population attend des solutions concrètes afin d’éviter une détérioration supplémentaire des services de santé dans cette province. L’évolution de cette grève en mode polarisation des urgences illustre non seulement les défis auxquels fait face le système de santé en République démocratique du Congo, mais aussi l’étendue des inégalités entre les différentes provinces.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
