Lors d’un briefing de presse tenu à l’issue de la visite du président en fonction dans la province du Kasaï-Central, le gouverneur Joseph Daniel Kambulu a dressé un tableau sombre de la situation. Devant les journalistes réunis ce 25 décembre, l’autorité provinciale n’a pas mâché ses mots, déclarant : « Nous manquons de tout ».
Dans un discours empreint de frustration, M. Kambulu a pointé du doigt plusieurs secteurs névralgiques en état de détresse. Parmi les manques criants, il a énuméré l’absence d’eau potable, l’instabilité de l’approvisionnement en électricité, une extrême insuffisance alimentaire et des infrastructures routières en ruine. Ce constat sans appel reflète une réalité difficile pour les habitants de cette région.
Revenant sur l’état des routes, il n’a pas hésité à critiquer vigoureusement l’inaction des structures étatiques censées prendre en charge ces problématiques. « L’Office des routes (OR) et l’Office de voirie et drainage (OVD) n’existent que de nom dans notre province », a-t-il insisté. Ajoutant à cela : « Ces deux structures ne font rien, c’est notre triste réalité. » Cette déclaration met en lumière l’envahissante inertie administrative et l’urgence d’un réveil institutionnel.
D’après M. Kambulu, l’absence d’une initiative solide pour rétablir les infrastructures routières continue d’enliser davantage le Kasaï-Central dans une crise sans fin. « Il n’y a encore rien pour le moment, mais il est impératif de commencer les travaux sans tarder, » a-t-il exhorté.
Ce briefing de presse, orchestré par le ministre de la Communication et des Médias Patrick Muyaya, avait pour but majeur de sensibiliser l’opinion publique sur les conditions alarmantes qui plongent la province dans une précarité chronique. Avec un ton à la fois passionné et lucide, Joseph Daniel Kambulu a réaffirmé que les priorités sont vastes et indivisibles : « Je ne peux même pas les lister tant que tout est prioritaire. »
Alors que le Kasaï-Central attend un soutien concret pour redémarrer, cette franchise inhabituelle de la part d’une autorité provinciale pourrait-elle être le catalyseur d’un changement durable ? Les habitants, eux, espèrent que ces paroles ne resteront pas lettres mortes. Ce cri d’alarme illustre à quel point des mesures immédiates sont vitales pour alléger le poids des souffrances collectives dans cette région clé de la République démocratique du Congo.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net