La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a formulé un vibrant appel à l’engagement collectif en faveur de la paix et du « bien-vivre ensemble » en République démocratique du Congo (RDC) et au-delà, dans la Sous-région des Grands Lacs. Dans un message publié le mardi 24 décembre, à l’occasion des fêtes de Noël et du Nouvel An, les archevêques et évêques de la RDC ont exprimé leur préoccupation face à une situation critique qui persiste depuis des décennies.
Selon le message, la guerre et la diplomatie ont atteint leurs limites, rendant impérative la signature d’un pacte social pour instaurer une paix durable. « Nous lançons cet appel dans l’espoir que l’urgence et la nécessité de la paix triomphent sur les blessures du passé et les rancœurs du présent », clament les prélats. Ils ont également interpellé la communauté internationale, jugée indispensable dans la facilitation d’une écoute équitable des nations prenant part aux dialogues régionaux. L’objectif ? Transformer l’aspiration commune à la paix en une réalité tangible de coexistence pacifique.
Cependant, ce plaidoyer survient dans un contexte marqué par des tragédies quotidiennes. La CENCO dresse un tableau sombre : chaque jour, la RDC déplore morts et disparus. Sur environ trente ans de conflit, plus de 27 millions de Congolais souffrent d’insécurité alimentaire aiguë. Dans des provinces comme le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, l’Ituri et le Tanganyika, plus de 5,7 millions de personnes vivent en déplacement forcé, arrachées à leurs foyers. Seules, les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri comptent près de 4 millions de déplacés.
À cette crise humanitaire s’ajoutent les activités de plus de 252 groupes armés locaux et 14 groupes rebelles étrangers dans l’Est de la RDC. Par ailleurs, l’Ouest n’est pas en reste avec les violences perpétrées par les Mobondo au plateau des Batéké et dans le territoire de Popokabaka, ainsi que des affrontements intercommunautaires, tels que le conflit Lengo-Mbole dans la province de la Tshopo.
La CENCO exhorte ainsi les décideurs nationaux et internationaux à répondre promptement à cet appel résolu. La paix, selon eux, n’est pas un luxe mais une nécessité pour restaurer la dignité et bâtir un avenir commun en RDC. Par où commencer ? Comment inverser cette spirale de violences ? Autant de questions qui méritent des réponses immédiates et des actions concrètes.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net