Dans la commune de Mont-Ngafula, à Kinshasa, l’espoir renaît autour de la réhabilitation des infrastructures routières. Depuis plusieurs semaines, les travaux de bétonnage de l’avenue By Pass, partant du Rond-point Ngaba, suscitent des sentiments mêlés entre satisfaction et attentes accrues.
Des habitants saluent l’initiative, mais expriment leur désir de voir les travaux s’accélérer et leur qualité garantie. Une résidente confie : « C’est un travail qu’on aurait pu terminer en un mois. C’est une bonne nouvelle, mais il faut que ce soit durable, pas que la chaussée se casse dans deux ou trois mois. » Ce commentaire reflète les inquiétudes fréquentes face aux ouvrages publics en République Démocratique du Congo, souvent réputés pour leur manque de solidité et de durabilité.
Par ailleurs, des voix locales, comme celle d’une autre habitante, appellent à la fois les autorités et la population à la responsabilité : « Si on ne donne pas assez de moyens, la qualité ne sera pas là. Et nous, les habitants, arrêtons de jeter des ordures qui bouchent les caniveaux. » Car, au-delà des travaux engagés, c’est toute une fracture dans les pratiques communautaires et administratives qu’il faudrait soigner.
La communauté universitaire de Kinshasa, particulièrement les étudiants et professeurs qui empruntent quotidiennement cette voie, se montre également satisfaite de ces avancées tout en émettant des recommandations. Le professeur David Lubo souligne l’importance d’un béton durable et plaide pour l’élargissement des travaux jusqu’à la rue Kimwenza, au croisement des avenues Campus et Université, au lieu-dit Muyombe. Pour lui, « ces travaux doivent être rapides et solides si l’on veut obtenir des routes durables. »
Si les interventions en cours sont applaudies, les experts en construction mettent en garde contre les causes profondes de la dégradation rapide des infrastructures routières : constructions anarchiques, eaux de pluie mal canalisées, et accumulation d’immondices sur la voirie. Ces constats viennent rappeler que la pérennité de ce type d’aménagements repose autant sur la qualité des constructions que sur une gestion rigoureuse des espaces environnants.
Au-delà des défis locaux, cette initiative de réhabilitation reflète les enjeux globaux des infrastructures dans les métropoles d’Afrique sub-saharienne, où les populations grandissantes et les défis environnementaux mettent à rude épreuve les aménagements. Les habitants de Mont-Ngafula espèrent que, cette fois, ces travaux marqueront un début de changement durable. Reste à voir si les leçons du passé sauront éclairer les réalisations de demain.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net