Les conditions désolantes des écoliers du territoire de Moba tirent la sonnette d’alarme alors que les autorités et les organisations internationales peinent à en prendre pleinement conscience. Dans une déclaration à Radio Okapi ce dimanche 22 décembre, Placide Muyumba, point focal de l’ONG Young Man Action for Education, a déploré la précarité des infrastructures scolaires dans la sous-division de l’enseignement Moba 2, située dans le territoire de Moba (province de Tanganyika).
Cette situation alarmante touche principalement les établissements d’enseignement primaire localisés au bord du lac Tanganyika, dans le groupement Kapampa, chefferie Manda. Parmi les écoles citées figurent Kabwela, Mukomena et Wahenga. Ce constat effarant témoigne d’un manque criant de moyens : des huttes font office de salles de classe et, dans certains cas, les cours se déroulent sous des arbres. Pire encore, les élèves n’ont même pas de bancs pupitres et sont contraints de s’asseoir à même des pierres pour suivre tant bien que mal leurs cours.
Les conditions d’étude dans cette région reflètent non seulement un problème d’équité dans la distribution des ressources éducatives mais aussi une négligence flagrante à l’égard des besoins fondamentaux des enfants. Placide Muyumba appelle les autorités locales, le gouvernement central, ainsi que les organisations humanitaires internationales, à agir pour changer la donne. Selon lui, il est impensable que l’avenir des enfants de cette région soit compromis par une telle indifférence.
Alors que certaines parties de la République démocratique du Congo (RDC) enregistrent des efforts pour améliorer les infrastructures scolaires, l’injustice géographique reste criante. Quel avenir pour ces enfants qui, dès leur premier contact avec l’éducation, expérimentent une telle précarité ? Le cri lancé par Young Man Action for Education pourrait-il être le catalyseur d’un changement urgent et nécessaire ?
Cette réalité met en lumière un défi majeur : si l’éducation est un droit fondamental pour tous les enfants selon les engagements pris par la RDC au niveau international, comment expliquer de telles disparités ? En attendant que des mesures concrètes soient prises, des milliers d’élèves à Moba poursuivent leur scolarité dans des conditions d’un autre âge. Le gouvernement entendu-t-il enfin cet appel ? Cela reste une question en suspens dans un pays où l’éducation doit pourtant être une priorité nationale.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net