Uvira (Sud-Kivu) est au centre d’une nouvelle controverse alimentaire : l’Office congolais de contrôle (OCC) a récemment interdit l’entrée de plus de 2021 sacs de farine de maïs avariés en provenance de Tanzanie. Ces produits, jugés dangereux pour la santé humaine en raison de la présence de résidus chimiques et d’une date de péremption dépassée, ont été immédiatement renvoyés dans leur pays d’origine.
Les services de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) ainsi que ceux de l’Hygiène aux frontières ont alerté l’OCC sur la qualité douteuse de cette cargaison. D’après les observations faites par cette entité publique, la farine de maïs ne remplissait pas les normes minimales de sécurité ni de qualité nécessaires à la consommation. En outre, aucune mention de date de fabrication ni de péremption n’était visible sur les emballages, confirmant ainsi le caractère problématique des produits.
Le premier vice-président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) à Uvira, Zembezembe Byamungu, a confirmé ces préoccupations. Il a indiqué qu’il était impossible de tester correctement les échantillons au laboratoire en l’absence d’informations sur la fabrication et la péremption. « Comment tester un produit sans savoir quand il a été fabriqué ni quand il doit être consommé ? » s’interroge-t-il, notant également qu’une cargaison d’eau provenant du Burundi pourrait subir un sort similaire prochainement.
Cette situation suscite des débats au sein de la population locale. Les forces vives d’Uvira plaident pour une destruction immédiate de la cargaison de farine avariée, craignant qu’un renvoi en Tanzanie ne garantisse pas totalement qu’elle ne finisse pas par revenir sur les marchés congolais via des circuits parallèles. Cette position met en lumière le défi que représente la gestion des marchandises non conformes dans un contexte régional complexe.
Cet épisode relance le débat sur les mesures de contrôle des importations en République démocratique du Congo et pose des questions sur les responsabilités à prendre pour protéger les consommateurs. Comment éviter de telles situations à l’avenir ? Et comment renforcer les organes de contrôle pour garantir une sécurité alimentaire stricte ? Ces questions, cruciales pour l’avenir de la RDC, résonnent d’autant plus dans une province sensible comme le Sud-Kivu.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net