Les autorités politico-administratives de la province du Kwilu ont été sensibilisées vendredi dernier contre l’exploitation et l’abus sexuels, ainsi que le harcèlement sexuel, lors d’une session de plaidoyer menée par l’ONG Communauté des amis de la nature et de la culture (CANACU). Cette initiative a été soutenue financièrement par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA).
Sous la supervision du coordonnateur de CANACU, Damien Bungu, cette mobilisation a permis de mettre en lumière un problème trop souvent ignoré dans la région. En effet, des cas d’exploitation et d’abus sexuels sont signalés dans la province, mais la plupart restent enfouis sous un voile de silence. Une réalité qui, selon Bungu, nécessite une action urgente et collective.
« Ce plaidoyer vise à sensibiliser les responsables des services étatiques afin de garantir que des points focaux soient mis en place dans leurs structures. Ces derniers auront pour mission de contribuer activement à la lutte contre l’exploitation et les abus sexuels, de même que le harcèlement. Nous voulons également signer avec eux un code de bonne conduite pour renforcer cet engagement », a-t-il déclaré.
Bien plus qu’une simple sensibilisation, cet événement marque le début d’une approche structurée pour combattre cette problématique sociale. CANACU prévoit la mise en place d’un mécanisme de gestion des plaintes qui permettra aux victimes de pouvoir se manifester en toute sécurité. De plus, cette ONG entend redoubler d’efforts pour informer et éduquer les populations locales à propos de ces fléaux encore tabous.
Comment en est-on arrivé là ? La précarité, l’absence de structures adéquates et la faiblesse des mécanismes de contrôle et de répression sont autant de facteurs qui perpétuent ce cycle vicieux. L’implication des autorités locales représente donc un véritable tournant pour éradiquer ces pratiques intolérables.
Le Kwilu, comme bon nombre de régions en République démocratique du Congo, fait face à des défis multiples dans la lutte contre les inégalités sociales et les violences sexuelles. Mais avec des initiatives telles que celle de CANACU, entre espoir et défi, la voie vers un changement durable semble peu à peu se dessiner. Ces efforts locaux s’insèrent dans une dynamique plus globale face aux multiples crises que connaît la RDC, où la société civile joue un rôle capital.
Avec de telles actions combinées à une volonté politique affirmée, le Kwilu peut espérer tourner la page sur ces abus et poser les premières pierres d’un avenir plus sûr et équitable.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
