Le gouvernement provincial du Sud-Kivu marque une étape décisive dans sa lutte contre l’exploitation illicite des ressources naturelles en annonçant l’arrestation de 17 ressortissants chinois. Ces individus sont accusés d’exploiter illégalement des minerais sur le site de Karhembo, dans le territoire de Walungu. L’objectif de cette opération est clair : protéger les ressources naturelles de la province et garantir que leur exploitation bénéficie véritablement aux populations locales.
Le ministre provincial des Mines ad intérim, également en charge des Finances, a vivement dénoncé ces pratiques, soulignant leur impact désastreux sur le développement du Sud-Kivu. « Ces activités illégales privent la province de ressources essentielles pour construire des écoles, des routes, et résoudre les problèmes liés à l’insécurité alimentaire et à l’accès à l’eau potable », a-t-il déclaré. En refusant la corruption et en maintenant une position ferme, le gouvernement provincial affirme son engagement à défendre les intérêts du peuple face à toute tentative d’intimidation.
L’exploitation illégale des minerais, fléau endémique en République Démocratique du Congo, est une problématique récurrente qui perpétue l’instabilité et limite les opportunités de développement. Ce n’est pas la première fois que des ressortissants étrangers sont impliqués dans de telles activités. Cependant, la particularité de cette affaire réside dans la détermination affichée par les autorités provinciales pour aller au bout du processus. « Quelle que soit l’autorité qui appelle, il n’y a aucune justification pour l’illégalité. Nous avons des lois pour les respecter », a martelé le ministre.
Au-delà de la responsabilité des étrangers, le rôle de certains Congolais dans cette exploitation illicite a été fermement dénoncé. « Nous-mêmes, nous détruisons notre propre pays. Nous encourageons l’exploitation illicite et le vol de nos minerais », a déploré le ministre, pointant du doigt la complicité interne. Cet auto-sabotage freine la lutte contre des défis colossaux tels que le manque d’infrastructures de base et la pauvreté croissante dans la province.
Cette affaire illustre une fois de plus l’urgence de solutions structurelles pour combattre l’exploitation illicite des ressources minières en RDC. Alors que la communauté internationale regarde de plus en plus vers l’Afrique pour ses ressources stratégiques, la République Démocratique du Congo doit renforcer son cadre légal et s’assurer d’en récolter équitablement les bénéfices. Dans cet affrontement inédit contre l’exploitation minière illégale, le Sud-Kivu donne un signal fort de résistance au profit de l’intégrité et de la survie économique de ses populations.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net