Plus de 55 000 personnes sont aujourd’hui confrontées à une situation humanitaire critique en Ituri, conséquence directe des inondations qui ont frappé les rives du lac Albert entre août et novembre 2024. Le service provincial de la Protection civile a révélé ces chiffres accablants ce vendredi 20 décembre, soulevant une alerte sur l’ampleur des dégâts dans une région déjà marquée par des vulnérabilités socio-économiques.
Ces inondations, causées par la montée des eaux du lac Albert suite à des précipitations continues, ont anéanti des centaines de maisons, des écoles et des milliers d’hectares de champs agricoles. Les chefferies de Wagongo (Mahagi), de Bahema Banywagi (Djugu) et de Walendu Bindi (Irumu) figurent parmi les zones les plus sévèrement touchées. Dans ces localités, les familles déplacées vivent dans des conditions souvent précaires, sans abris adaptés. « Les écoles sont envahies par les eaux, empêchant des centaines d’enfants de poursuivre leur scolarité », souligne un communiqué de la Protection civile.
Les conséquences économiques ne sont pas en reste. La destruction de vastes surfaces agricoles a exacerbé l’insécurité alimentaire, déjà criante dans cette province. Les récoltes perdues privent les populations locales de leurs principales sources de revenus et de subsistance, approfondissant ainsi la crise alimentaire.
Face à cette catastrophe naturelle, le service provincial de la Protection civile appelle à l’intervention urgente du gouvernement congolais et de ses partenaires internationaux. « L’évaluation de la situation est essentielle pour prendre des mesures préventives et proposer des solutions durables », insistent les autorités. L’installation de structures d’urgence et le relogement des populations demeurent également une priorité afin de rétablir une certaine stabilité dans cette région.
Ces événements illustrent une fois de plus les défis environnementaux auxquels fait face la République Démocratique du Congo. Les changements climatiques et la déforestation massive accentuent les phénomènes météorologiques extrêmes, contribuant à l’intensité de ces inondations dévastatrices. Un appel est ainsi lancé non seulement pour une réponse immédiate, mais également pour une réflexion à long terme sur la gestion des ressources naturelles et la résilience des communautés locales.
En Ituri, le drame des inondations vient rappeler l’urgence de repenser les stratégies environnementales en République Démocratique du Congo. La question demeure : combien de catastrophes faudra-t-il encore pour que des actions concrètes soient entreprises ?
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net