Le portefeuille du Fonds pour la Consolidation de la Paix (PBF) en RDC a récemment fait l’objet d’une évaluation co-dirigée par le gouvernement congolais, à travers le ministère du Plan, et le système des Nations unies. Une réunion stratégique s’est tenue pour analyser les réalisations et tirer des enseignements sur les priorités du PBF, couvrant la période 2019-2024. Depuis 2018, cet instrument puissant a investi 49 millions de dollars dans une série de projets visant à promouvoir la paix et la stabilité dans certaines des régions les plus fragiles du pays.
Les résultats de cette évaluation mettent en lumière d’importants acquis. Le PBF a conduit 22 projets spécifiques, soutenant des thématiques clés telles que la gouvernance locale inclusive, la réintégration des ex-combattants, la cohésion sociale et des solutions durables pour les déplacés. En 2023, le portefeuille a intégré deux nouvelles priorités : l’accompagnement de la transition de la MONUSCO et l’appui au P-DDRCS. Cependant, malgré ces progrès, le chemin reste semé d’embûches. Les conflits persistants dans des provinces comme le Kasaï, le Tanganyika et le Sud-Kivu, combinés à des difficultés infrastructurelles, continuent de poser des défis sérieux à l’efficacité de ces initiatives.
Bruno Lemarquis, Représentant Spécial Adjoint du Secrétaire Général des Nations unies en RDC, a insisté sur la nécessité de maintenir, voire d’augmenter, les fonds alloués au PBF pour combattre les causes profondes des conflits. « L’argent précieux du PBF apporte des résultats significatifs sur le terrain… mais un engagement accru est absolument crucial pour répondre aux défis de stabilisation », a-t-il déclaré avec conviction.
Le vice-premier ministre et ministre du Plan, Guylain Nyembo, a quant à lui rappelé que le PBF n’a de sens qu’en tant qu’outil au service des solutions locales, conçu et piloté par le gouvernement congolais. Il a souligné l’importance d’une approche coordonnée pour garantir que ces projets s’inscrivent pleinement dans la stratégie nationale de paix et de développement.
En conclusion de ces assises, de nouveaux axes stratégiques ont été validés pour la période 2025-2029. Parmi ceux-ci figurent le renforcement de la gouvernance et des mécanismes de prévention des conflits, le soutien à la résilience des communautés les plus vulnérables, et la protection des civils, dans le cadre du désengagement progressif de la MONUSCO. Ces orientations devraient transformer les acquis en impacts durables pour une RDC en quête de paix et de stabilité. Mais la question reste : cet engagement sera-t-il à la hauteur des besoins ?
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd