Les travaux de la Commission Spéciale dédié à la gestion collective des droits d’auteur et des droits voisins ont débuté ce mercredi 18 décembre à Kinshasa. Cette inauguration, marquée par l’intervention de Madame Yolande Elebe Ma Ndembo, Ministre de la Culture, des Arts et du Patrimoine, a eu lieu au Centre Culturel et Artistique pour les pays d’Afrique Centrale. Cet événement inaugure une initiative ambitieuse visant à résoudre les dysfonctionnements qui minent depuis trop longtemps la gestion de ces droits, au détriment des créateurs.
Actuellement, la question des droits d’auteur en République Démocratique du Congo est émaillée de tensions entre différentes structures de gestion. Ces désaccords prolongés privent de nombreux artistes d’une reconnaissance équitable et des revenus légitimes qui devraient provenir de leurs œuvres. C’est dans ce cadre que la Ministre a rappelé que la mission principale de la Commission n’est ni de distribuer les torts, ni de régler directement les conflits, mais de concevoir un système apte à garantir l’équité et la transparence pour tous.
Lors de son allocution, la Ministre a exhorté les experts impliqués à dépasser les intérêts partisans et à adopter une approche axée sur l’intérêt général. « Vous avez deux défis majeurs : d’un côté, des tiraillements interminables entre les parties impliquées ; de l’autre, les attentes justifiées des créateurs d’œuvres intellectuelles qui demandent à bénéficier d’une juste rémunération », a-t-elle déclaré, mettant en avant la nécessité d’une gestion transparente et efficace.
L’événement a rassemblé plusieurs acteurs majeurs de la scène culturelle congolaise, ainsi que des figures internationales telles que Samuel Sangua, représentant de la CISAC (Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et Compositeurs). Ces personnalités, y compris certains artistes de renom comme Nyoka Longo et Blaise Bula, ont réaffirmé leur engagement à soutenir les démarches en cours.
La Ministre Elebe Ma Ndembo a également évoqué les réformes entreprises depuis sa prise de fonctions en juin dernier, notamment l’actualisation d’une ordonnance-loi datant de 1986 qui régit les droits d’auteur. Ce projet, optimiste, sera prochainement soumis aux instances gouvernementales pour adoption. « Depuis ma prise de poste, je priorise ce dossier essentiel pour garantir aux créateurs congolais une reconnaissance à la hauteur de leur contribution à notre identité culturelle », a-t-elle souligné avec conviction.
La mise en place de cette Commission Spéciale s’inscrit dans une démarche globale axée sur la formation de solutions concrètes et durables. Ces dernières devraient non seulement répondre aux défis actuels, mais également asseoir un cadre pérenne qui valorise la culture congolaise nationalement et à l’échelle internationale.
Alors que les résultats des travaux sont attendus avec impatience, les artistes et créateurs congolais expriment déjà leur espoir. La Commission, dans le but de restaurer la confiance entre les parties prenantes et de promouvoir une gestion équitable, portera sans aucun doute l’espoir de redonner ses lettres de noblesse à la culture congolaise – un patrimoine exceptionnel en quête d’une reconnaissance digne et juste.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd