Une vive colère estudiantine a éclaté ce lundi à l’Institut facultaire des sciences agronomiques de Yangambi, situé à Kisangani, en raison d’une grève persistante des professeurs. Ce conflit a amené des étudiants en colère à manifester avec force, portant de graves conséquences sur les infrastructures de l’établissement. Mais que révèle cette flambée de tensions sur le climat actuel de l’enseignement supérieur en RDC ?
Déjà le vendredi 13 décembre, les étudiants avaient averti le comité de gestion qu’ils n’attendraient pas plus de 48 heures pour que les examens soient organisés. Ce délai écoulé, ils ont laissé exploser leur frustration. Des scènes spectaculaires de destruction ont marqué cette journée tumultueuse : des ordinateurs, documents administratifs, meubles et même l’unique minibus de l’institut, ont été réduits à néant. L’infirmerie de l’établissement n’a pas été épargnée, subissant de graves dommages.
Selon les enseignants grévistes, la source de ce conflit s’enracine dans une année académique allongée, sans possibilité de tenir les examens de première session malgré leur clôture officielle par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire. Cet enchevêtrement de frustrations des deux parties a atteint son point culminant lorsque les examens prévus le 13 décembre n’ont pas eu lieu.
Le comité de gestion de l’IFA Yangambi, dirigé par le professeur Joël Osombause, a rapidement dressé le constat des dégâts. « C’est un sentiment de profond regret », a-t-il déclaré. « Les vitres, les bureaux du jury, du décanat et du dispensaire ont été cassés, des matériels informatiques brûlés. » Ces images témoignent d’un climat explosif.
Dans un contexte tendu, ce dernier a néanmoins rappelé les nombreuses démarches entreprises pour apaiser la situation. En amont des manifestations, les autorités avaient tenté de convaincre les professeurs de lever la grève, soulignant l’impact potentiellement désastreux de ces tensions pour les étudiants et, à plus grande échelle, pour la stabilité de Yangambi. « Nous leur avons fait comprendre les risques d’embrasement non seulement local, mais national, dû à cette crise », a-t-il expliqué.
Malgré un plaidoyer en faveur du dialogue engagé par le comité, la grève se poursuit. L’IFA Yangambi se trouve coincée entre des revendications légitimes des professeurs et la frustration d’étudiants conscients des coûts très élevés des études qu’ils financent, mais dont les retombées semblent incertaines. Des avancées auraient été signalées au niveau national dans les pourparlers entre professeurs et gouvernement, laissant entrevoir un mince espoir pour la reprise des activités académiques.
Ce climat révèle une facette des défis de l’enseignement supérieur en RDC, où les tensions sociales, économiques et éducatives s’entremêlent. L’évolution de la situation à Yangambi sera suivie de près, alors que tous espèrent un retour à la sérénité et une solution durable à cette crise.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd