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RDC : Le CREFDL accuse l’Assemblée nationale de sabotage démocratique

Le Centre de Recherche en Finance Publique et Développement Local (CREFDL) frappe fort en accusant l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo de graves entorses à son propre règlement intérieur. Dans un communiqué publié ce lundi 16 décembre, cette organisation pointe du doigt la gestion controversée de la motion de défiance déposée contre le ministre des Infrastructures et Travaux Publics, Alexis Gisaro. Cette motion, déposée le 22 novembre par un groupe de députés, aurait dû être examinée dans un délai réglementaire de 48 heures, selon l’article 235, alinéa 6, du règlement intérieur de la chambre basse. Pourtant, la session parlementaire s’est clôturée le 15 décembre sans qu’aucun débat n’ait eu lieu.

Le CREFDL, par la voix de son coordonnateur Valéry Madianga, dénonce également le retrait des signatures et désistements au sein des élus signataires, contrevenant à l’alinéa 3 de l’article 235. Ce dernier stipule qu’une fois une motion déposée, ‘aucune signature ne peut être ni retirée, ni ajoutée’. Ce scénario, jugé comme une manœuvre politique, suscite de sérieux doutes sur l’efficacité du contrôle parlementaire et la responsabilité des élus dans la gestion de l’action gouvernementale.

Mais au-delà des subtilités procédurales, c’est la gestion des projets phares « Kinshasa zéro trou » et « Tshilejelu » qui est au cœur de cette crise. Avec des budgets colossaux de 70,5 millions de dollars et près de 1 milliard pour les projets d’infrastructures routières entre 2021 et 2023, les résultats concrets peinent à se faire sentir. Pour le CREFDL, la population congolaise, et les Kinois en première ligne, attendent des réponses claires sur ces projets dont les impacts restent invisibles. Le débat public promis sur leur gestion semble s’éloigner de jour en jour.

Au-delà de l’affaire Alexis Gisaro, cette situation met en lumière les limites du système parlementaire congolais. Selon le CREFDL, ce cinéma politique illustre une incapacité du bureau de l’Assemblée nationale à garantir un contrôle parlementaire efficace. Pire encore, certains membres du bureau craignent de subir un jour le même sort, ce qui expliquerait, selon l’organisation, cette frilosité à organiser une plénière sur des sujets politiquement sensibles.

En fin de compte, ce fiasco autour de la motion de défiance contre le ministre des Travaux Publics soulève des questions cruciales sur l’avenir et la crédibilité de l’action de contrôle parlementaire en RDC. Le risque est grand que cette affaire soit classée sans suite, privant ainsi les citoyens d’une véritable transparence sur la gestion des fonds publics et le sort des projets structurants. Cette situation appelle à une réforme urgente pour restaurer l’autorité et la crédibilité des institutions démocratiques congolaises.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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