Ce jeudi 12 décembre, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) mènent une offensive de grande ampleur pour reprendre le contrôle total de Kaseghe, une localité clé située à 60 kilomètres de Lubero-Centre dans le Nord-Kivu. Dès l’aube, de violents combats ont éclaté entre les FARDC et les rebelles du M23, pour la domination de cette position stratégique.
Les affrontements montrent une intensité nouvelle dans une région déjà marquée par une décennie de tensions. Les rebelles du M23, appuyés par le Rwanda selon des sources militaires, ont attaqué les positions des forces loyalistes, tentant de consolider leur mainmise sur la région. En dépit des heures de lutte acharnée, aucune avancée significative n’a pour l’instant été enregistrée, les lignes de défense de part et d’autre étant restées intactes.
Le contrôle de Kaseghe est crucial. Cette localité offre une emprise stratégique permettant d’accéder à la commune rurale de Kirumba, encore sous occupation rebelle. Elle constitue également un poste d’observation privilégié, essentiel tant pour les FARDC que pour le M23, au cœur de leur rivalité pour la domination de la région.
La situation reste tendue, marquée par un cycle incessant de combats et de répliques. Ainsi, mercredi après-midi, la localité de Luofu avait brièvement basculé sous contrôle du M23 avant que l’armée congolaise ne lance une contre-offensive efficace pour en reprendre le contrôle. Depuis, un calme précaire s’est installé sur cet axe, bien que les autorités militaires avertissent que les affrontements pourraient reprendre à tout moment.
Cela fait maintenant onze jours que les FARDC et le M23 s’affrontent dans cette zone du Sud-Lubero. Si les combats pour Kaseghe illustrent la persistance du conflit, ils mettent aussi en lumière la complexité d’une guerre prolongée, où chaque avancée tactique peut basculer en une simple accalmie temporaire.
Au-delà de la lutte pour le contrôle territorial, cette situation pose de nombreuses questions : jusqu’où ira cette escalade ? Comment influencer le cours de ce conflit pour rétablir durablement la paix dans cette région fragile ? Une réalité demeure : les civils continuent de payer le plus lourd tribut. À mesure que les combats s’éternisent, leur sécurité et leur quotidien restent gravement menacés.
L’évolution de cette confrontation s’inscrit dans le contexte plus large de l’instabilité de l’Est congolais, où les enjeux locaux, nationaux et régionaux se mêlent. Les FARDC, soutenues par une partie de la communauté internationale, restent déterminées à contenir et à repousser les forces rebelles. Pour l’heure, cependant, la situation sur le terrain demeure volatile et périlleuse.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
