Le Syndicat national des chefs des travaux et assistants des services académiques (SYNACASS) s’apprête à lancer une grève nationale à partir du 9 décembre 2024, à 7 heures précisément. Dans un contexte déjà tendu, ce mouvement semble exacerber les tensions entre le Ban Syndical de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) et un gouvernement jugé défaillant dans ses engagements. En cause : le retard dans l’application des accords conclus lors des négociations de Bibwa 1 et Bibwa 2, censées mettre fin aux crises récurrentes dans le secteur académique congolais.
Le SYNACASS ne mâche pas ses mots. Dans son communiqué, le syndicat dénonce des promesses non tenues par l’exécutif, particulièrement en ce qui concerne la situation financière et professionnelle du personnel académique. Parmi les points cruciaux relevés, il ressort que 70 % des unités non mécanisées continuent de travailler sans rémunération ni primes institutionnelles. Un chiffre alarmant qui illustre selon le syndicat une négligence institutionnelle inquiétante.
Autre problématique majeure : la correction des grades. Ce mécanisme, attendu pour apporter une équité salariale à près de 80 % des employés payés au-dessous de leurs qualifications, reste lettre morte. Dans le même souffle, le versant financier des accords fait grincer des dents avec un paiement partiel et irrégulier de la prime institutionnelle. Bien qu’une première tranche ait été allouée en avril 2023, son complément semble avoir disparu des radars, semant incertitude et frustration.
L’analyse des accusations portées par le SYNACASS ne s’arrête pas là. La prime de recherche, pourtant actée dans les accords, demeure inaccessible. Le comité permanent chargé de suivre ces engagements peine également à se concrétiser, alimentant des soupçons d’inaction gouvernementale. Enfin, l’absence d’un contrôle conjoint des effectifs dans les établissements ESU met en lumière une gestion opaque qui n’incite pas à la résolution des problèmes structurels du secteur.
Face à ce tableau sombre, le SYNACASS plaide pour une mobilisation unie et inébranlable. Le communiqué critique les tentatives de certains acteurs de discréditer la grève ou d’en détourner les objectifs à des fins personnelles. En rappelant les avancées obtenues grâce à la grève de janvier 2022, le syndicat se montre déterminé à poursuivre son combat pour une amélioration tangible des conditions de travail et de vie des enseignants.
Une question s’impose : le gouvernement répondra-t-il enfin aux exigences légitimes du personnel académique ou le silence persistera-t-il, amplifiant une crise éducative aux répercussions durables pour tout le système supérieur du pays ? L’avenir de cette grève, autant que celui de milliers d’enseignants et d’étudiants, dépendra de cette réponse.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd