Face à une montée alarmante des décès et des conditions sanitaires précaires, la prison centrale de Beni est au cœur d’un appel à l’aide lancé par des responsables médicaux et administratifs. Le Dr Robert Mwira, médecin directeur de cette maison carcérale, a récemment tiré la sonnette d’alarme en plaidant pour le désengorgement urgent de l’établissement. En effet, la prison a enregistré 120 décès en seulement 10 mois, un chiffre glaçant qui en dit long sur la gravité de la situation.

La surpopulation est pointée du doigt comme étant l’un des principaux fléaux de ce centre pénitentiaire. « Nous faisons face à une surpopulation carcérale qui nous ajoute tous les problèmes collatéraux. Une fois que nous allons agir sur cette surpopulation, les autres problèmes de santé pourront disparaître d’eux-mêmes », a déclaré Dr Mwira. Ces mots traduisent l’urgence d’un problème systémique où les conditions de détention deviennent le terreau fertile de multiples pathologies.

Parmi les principales maladies qui sévissent, le médecin a cité la tuberculose et la malnutrition, deux défis majeurs auxquels se heurtent les détenus et le personnel médical. « Comme vous le savez, quand on est mal nourri, cela peut nous amener à décéder, indépendamment de tout ce qui peut être fait comme arsenal médical », a-t-il ajouté, soulignant les limites des ressources disponibles.

Malgré les difficultés, des lueurs d’espoir existent. La MONUSCO, mission de l’ONU en RDC, a équipé la prison d’une infirmerie ainsi que d’intrants et de matériels médicaux, permettant ainsi une première réaction face à la crise sanitaire. Cette dotation, bien que saluée, reste cependant insuffisante pour faire face à l’ampleur des besoins.

La situation met également en lumière le problème global de respect de la pyramide de santé au sein des prisons en République démocratique du Congo. L’appel du Dr Mwira dépasse les murs de la prison centrale de Beni et interpelle les autorités à garantir des conditions de détention conformes aux droits humains fondamentaux.

Alors que la crise en RDC continue de monopoliser l’attention avec ses multiples défis sécuritaires et humanitaires, l’état des prisons comme celle de Beni révèle une autre facette de la tragédie qui se joue dans le pays. Ces conditions de détention, emblématiques des manquements systémiques, nécessitent des réponses immédiates et concertées de la part des parties prenantes, locales comme internationales.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net