Après trois jours d’échanges intenses, la 11ᵉ session de la Conférence des gouverneurs de province s’est achevée, ce vendredi 29 novembre 2024, à Kalemie, dans la province du Tanganyika. Placée sous le thème « Renforcer la gouvernance des provinces afin d’assurer la cohésion communautaire, facteur clé de la réussite du PDL-145T », cette rencontre a permis d’aborder de front les nombreux défis socio-économiques, politiques et sécuritaires auxquels font face les provinces de la RDC.
Dans son rôle de Rapporteur général, Jacquemain Shabani Lukoo, Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, a dressé un tableau alarmant mais lucide des états des lieux des provinces, couvrant une diversité de secteurs. Tour à tour, la contrainte politique exprimée par l’instrumentalisation de la jeunesse et des communautés socioculturelles, les incursions dans les installations minières, et les conflits fonciers, a été mise en lumière. Sur le plan administratif, l’absence d’animateurs dans les communes rurales et le personnel vieillissant constituent des freins majeurs au bon déroulement des initiatives locales.
La situation sécuritaire n’échappe pas non plus aux préoccupations : prolifération des armes artisanales, tension causée par la transhumance des éleveurs nomades Mbororo, et la présence persistante de groupes armés étrangers tels que les Seleka et la LRA affectent gravement le climat d’investissement et la vie quotidienne dans de nombreuses provinces. Le secteur judiciaire, entravé par une insuffisance criante de magistrats et une infrastructure obsolète, laisse une grande partie de la population rurale dépendante du droit coutumier.
Les défis économiques ajoutent une couche supplémentaire à ces problématiques : l’absence de grandes industries, une évasion fiscale accrue, et l’exportation frauduleuse des minerais entravent le développement des provinces. Socialement et infrastructurellement aussi, les provinces semblent laissées-pour-compte avec des conditions de vie précaires et un accès restreint à l’eau, à l’électricité ou aux infrastructures économiques vitales dans les zones rurales.
Certaines provinces font face à des défis spécifiques. Le Haut-Uélé doit gérer l’afflux de réfugiés sud-soudanais à Aba, tandis que Kinshasa lutte avec une gestion administrative saturée. Le Nord-Kivu est paralysé dans ses activités minières et pétrolières, conséquence de la prolifération des groupes armés. Maniema, de son côté, ressent lourdement la fermeture de Namoya Mining SA, affectant directement l’économie locale. Ces disparités régionales montrent l’urgence de mettre en place des solutions adaptées mais surtout harmonisées.
Pour conclure, la ville de Kolwezi, dans la province du Lualaba, a été choisie pour accueillir la 12ᵉ session en juin 2025. Reste à voir si des mesures concrètes seront prises d’ici là pour atténuer les nombreux défis qui ont été mis en lumière lors de cette 11ᵉ session.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd