Le Réseau des Associations des Professeurs des Universités et Instituts Supérieurs du Congo (RAPUICO) annonce un mouvement de grève sèche et générale à compter du 9 décembre. Une décision qui intervient après une assemblée générale où les membres, à la fois présents physiquement et virtuellement, ont fait un amer constat : le gouvernement n’a toujours pas honoré les accords de Bibwa portant sur l’amélioration des conditions salariales des professeurs.
Dans un communiqué publié mercredi 27 novembre, le RAPUICO pointe l’inertie des autorités en dépit d’un préavis de 15 jours déjà émis le 8 novembre. « Après avoir largement observé le délai légal avec patience et patriotisme, nous sommes contraints de décréter une grève sèche et générale, » précise la déclaration. Le collectif tient par ailleurs le gouvernement pour responsable des potentielles répercussions de cet arrêt de travail sur le secteur de l’enseignement supérieur.
Les revendications des enseignants sont claires et multiples: l’apurement immédiat de 50% du barème signé à Bibwa 1 pour compenser la perte de pouvoir d’achat figure en tête de liste. Parmi les autres demandes, on trouve la mécanisation des agents non-payés, la correction des grades, la fourniture de véhicules en guise de compensation, ainsi que le paiement d’une prime de recherche pour les corps académique et scientifique.
Les chiffres illustrent l’ampleur de l’enjeu. Avec le nouveau barème, un professeur associé, le moins gradé, devrait percevoir une prime institutionnelle mensuelle de 4 323 992 FC, soit environ 2 161 dollars, contre les 3 575 000 FC perçus actuellement. Un professeur émérite verrait quant à lui son revenu atteindre 6 828 534 FC, représentant une augmentation significative de près de 1 946 dollars.
Ce mouvement de grève n’est pas isolé, mais il s’inscrit dans une série d’avertissements lancés par le RAPUICO au gouvernement pour exiger le respect des engagements négociés. Lors de l’assemblée générale précédente tenue le 8 novembre, les professeurs avaient déjà donné une alerte en notifiant un préavis de 15 jours.
Alors que la date butoir approche, la question reste entière : le gouvernement prendra-t-il des mesures concrètes pour éviter cette paralysie du système éducatif supérieur, ou laissera-t-il la situation dégénérer ? Cette crise met en lumière non seulement la précarité des enseignants, mais également les défis structurels auxquels fait face l’Éducation en République Démocratique du Congo. Le temps presse pour les autorités, car la grève, si elle débute, pourrait avoir des répercussions profondes sur la rentrée académique et le fonctionnement des établissements publics.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd