Les régions de Beni, Butembo et Lubero, dans la province du Nord-Kivu, se tournent vers une collaboration rajeunie et prometteuse avec la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). C’est au cours d’un atelier de deux jours, tenu en cette fin de novembre, que cette décision a vu le jour, réunissant des acteurs clés de la société civile de cette région en proie aux conflits.
Le président de la société civile du secteur de Ruwenzori, Ricardo Rupande, a souligné un désir pressant de « repartir sur de bonnes bases » avec la MONUSCO. Pendant longtemps, la mission onusienne a été perçue avec scepticisme, voire méfiance, par une part importante de la population locale, une situation exacerbée par des contextes de violences répétées et de malentendus. Ricardo Rupande a mis l’accent sur l’importance d’une collaboration renforcée : « La MONUSCO est un partenaire du Gouvernement, tout comme nous le sommes également. Il serait illogique de considérer un partenaire stratégique comme un ennemi. »
Cette nouvelle dynamique repose sur deux engagements majeurs : d’une part, assurer une meilleure protection des civils dans une région souvent citée comme un des bastions des violences armées en RDC ; d’autre part, informer la population sur les missions et les accomplissements de la MONUSCO. Ces efforts visent à rectifier les failles dans la communication et à reconstruire la confiance entre la mission onusienne et les communautés locales, souvent méfiantes.
L’atelier a aussi coïncidé avec un événement important pour le Nord-Kivu : le lancement des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre. Ce fléau continue de ravager la province avec plus de 27 000 cas de violences sexuelles recensés depuis le début de l’année. Ricardo Rupande et les participants ont, dans ce cadre, insisté sur la complémentarité des efforts locaux et internationaux pour rétablir la dignité et la protection des victimes.
Mais comment persuader les civils que la MONUSCO, après des années de performances jugées décevantes par certains, peut encore apporter des solutions concrètes à leurs défis ? La réponse réside peut-être dans cette volonté réaffirmée de travailler main dans la main avec la société civile, celle qui porte la voix des communautés au cœur de la crise. En repartant sur des bases claires et harmonieuses, la région Nord-Kivu pourrait, sous réserve de cet engagement renouvelé, rêver d’un futur où dialogue et action concertée prendraient enfin le pas sur les divisions.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net