Le ministre Didier M’pambia a récemment dressé un tableau lucide et alarmant de l’état du secteur touristique en République Démocratique du Congo, à l’occasion d’un briefing presse organisé en amont de la 4ᵉ édition de la Semaine Congolaise du Tourisme, qui se tiendra du 26 au 30 novembre 2024 au Palais du Peuple. Avec pour thème « Tourisme et Paix », l’événement ambitionne d’attirer l’attention sur le rôle crucial du tourisme dans la diversification de l’économie nationale.
Dans son exposé intitulé «Focus sur les réformes visant à débloquer le potentiel touristique et à diversifier l’économie nationale», le ministre du Tourisme a mis en lumière un chiffre frappant : le tourisme ne contribue actuellement qu’à moins de 2% au PIB du pays. Avec environ 500 000 touristes recensés chaque année, un chiffre qu’il considère lui-même sous-estimé en raison d’un manque de contrôle statistique précis, le secteur se trouve loin de son potentiel. « En comparaison à d’autres nations où le tourisme contribue massivement aux économies nationales, la RDC a un retard considérable », a-t-il souligné.
Quant aux recettes générées par le Fonds pour la Promotion Touristique (FPT), elles oscillent entre 800 000 et 900 000 USD par mois, une somme dérisoire pour un pays de la taille de la RDC. Didier M’pambia a identifié la numérisation comme une des clés pour améliorer cette collecte. « Nous avons commencé par la numérisation dans les compagnies aériennes, et nous visons à étendre ce processus aux hôtels, restaurants et cafés. Cependant, les résultats ne sont pas encore à la hauteur, comme en témoigne Kinshasa où seuls 300 à 400 assujettis sur 9 000 paient leurs redevances », a-t-il déclaré. Le ministre espère que cette démarche numérique permettra de multiplier les revenus du secteur, les portant à 4 ou 5 millions USD mensuellement.
Par ailleurs, Didier M’pambia a présenté une vision ambitieuse : la création de villages touristiques. Ces espaces, selon lui, pourraient jouer un rôle clé non seulement dans la valorisation des aires protégées mais également dans l’amélioration des conditions de vie des populations rurales. « Ces villages touristiques pourraient s’aligner sur la politique des 145 territoires, un projet qui mettrait l’économie touristique au centre du développement local », a-t-il expliqué, évoquant des discussions en cours avec le ministère du Plan.
Le ministre a ainsi exposé une série de mesures robustes pour transformer le tourisme en véritable pilier économique et culturel de la RDC, tout en mettant en avant la force des infrastructures numériques. La Semaine Congolaise du Tourisme 2024, avec son focus sur « Tourisme et Paix », apparaît dès lors comme une opportunité cruciale pour amorcer ce changement tant attendu.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd