Lors d’une intervention ce mardi 26 novembre sur une radio locale, Marie-Josée Ifoku, ancienne gouverneure de la province de la Tshuapa et candidate malheureuse aux élections présidentielles de 2018 et 2023, a lancé un plaidoyer qui suscite déjà de nombreuses réactions. Elle appelle à la mise en place d’un « Conseil national de médiation » pour renforcer la cohésion nationale au sein de la République démocratique du Congo (RDC).
Cette initiative, selon Mme Ifoku, est cruciale pour offrir un espace de débat inclusif où toutes les voix congolaises pourraient se faire entendre, au-delà des clivages politiques habituels. « Faisons les choses dans un cadre légal, qui va nous permettre de réfléchir, de faire entrer tout le monde, pas que les politiciens. Que tous les représentants du peuple congolais puissent se retrouver dans cet espace-là pour pouvoir débattre de choses importantes de notre pays. Nous ne pouvons pas nous limiter qu’à la politique politicienne », a-t-elle déclaré avec conviction.
Cette déclaration intervient dans un contexte tendu en RDC, alors que le débat sur une éventuelle révision ou un changement de la Constitution bat son plein. Ce débat initié par le Président Félix Tshisekedi vise à doter le pays d’une Constitution qu’il décrirait comme « adaptée aux réalités congolaises ». Cependant, Marie-Josée Ifoku propose un regard critique sur cette orientation. Pour elle, le problème du pays ne réside pas dans les textes législatifs mais plutôt dans la qualité de son leadership et sa gouvernance, des maux qui gangrènent la RDC depuis plus de six décennies d’indépendance.
Cette crise de gouvernance, qui s’est manifestée à travers l’histoire du pays, a entravé les efforts de développement et de renouveau. Le conseil national de médiation qu’elle appelle de ses vœux pourrait être une réponse concrète à la fragmentation sociale et politique qui mine la République démocratique du Congo. « Le pays n’a pas besoin d’un changement de Constitution immédiat mais d’une renaissance qui doit être portée par un leadership visionnaire et sincère », a estimé Marie-Josée Ifoku.
Dans une République où les tensions ethniques, politiques et sociales ralentissent souvent l’émergence d’un consensus national, cette suggestion pourrait-elle être la clé pour redresser les lignes directrices du vivre-ensemble ? La RDC, riche en ressources mais souvent décrite comme un « géant aux pieds d’argile », est-elle prête à dépasser ses conflits internes pour engager un dialogue national inclusif ? Les prochains jours diront si cet appel résonne au sein de la classe politique et de la société civile congolaises. Les enjeux, eux, ne font que croître face à cette demande urgente de réforme et de cohésion.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net