Les principaux journaux kinois du lundi 25 novembre 2024 s’attardent sur la mission d’évaluation de l’état de siège menée par la Première ministre Judith Suminwa dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. De cette tournée, il ressort un certain optimisme concernant les mesures d’assouplissement prises par le gouvernement dans ces régions en proie à l’insécurité.
Le média ‘AfricaNews’ met en avant le périple de la cheffe du gouvernement, qui, selon ses propres mots, a terminé sa mission sur une note encourageante. Depuis vendredi dernier, Judith Suminwa a multiplié les rencontres avec divers acteurs locaux—humanitaires, représentants de la société civile, élus provinciaux et chefs coutumiers—dans le but de dresser un bilan précis sur les zones couvertes par l’état de siège. Une démarche qui s’inscrit dans la volonté gouvernementale d’apporter des réponses adaptées aux préoccupations sécuritaires.
Cependant, alors que cette évaluation est menée sur le terrain, ‘La Tempête des tropiques’ rapporte que le Sénat, réuni à Kinshasa, a adopté une énième prorogation de cet état exceptionnel. Présenté par le ministre du Tourisme par intérim, ce texte vise à prolonger la mesure afin de garantir un meilleur suivi des pistes d’amélioration soulevées par la délégation dirigée par Mme Suminwa.
Le journal ‘EcoNews’, lui, soulève une autre question cruciale : celle de la réforme constitutionnelle envisagée par le président Félix Tshisekedi. Selon l’article 219 de la Constitution, aucune révision ne peut avoir lieu en période d’état de siège. Ainsi, pour ne pas compromettre ce projet majeur, il serait indispensable, d’après certains analystes, de lever cette mesure exceptionnelle.
Toujours dans un souci de clarification, ‘Le Quotidien’ rapporte les propos du vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani. Lors d’un point de presse, ce dernier a précisé que l’évaluation de l’état de siège n’était pas liée directement au projet de réforme constitutionnelle, mais relevait plutôt d’un besoin prioritaire d’identifier l’efficacité des politiques sécuritaires dans l’Est du pays.
Enfin, ‘Référence Plus’ retranscrit les attentes des populations locales qui, à l’unanimité, souhaitent un allègement, voire une levée totale, de l’état de siège. Même dans les zones comme Aru et Mahagi, où les progrès sont tangibles, l’impact psychologique et social de cette mesure d’exception pousse à une révision de son application.
Alors que le gouvernement congolais continue de jongler entre défis sécuritaires et exigences institutionnelles, la question de l’avenir de l’état de siège s’impose comme un enjeu majeur de la scène politique nationale. Une affaire à suivre de près tant elle conditionne les choix stratégiques pour une République Démocratique du Congo en quête de stabilité.
Source: radiookapi.net