En République Démocratique du Congo, la question des violences basées sur le genre prend une tournure poignante avec l’initiative « Voix des Déplacées : Madame la Première ministre, écoutez-nous », portée par Kinshasa News Lab. Cette campagne, lancée à l’occasion des 16 Jours d’Activisme contre la Violence Basée sur le Genre, brise le silence autour de la souffrance des femmes déplacées des camps de l’Est du pays.
Les provinces de l’Est, notamment à Kanyaruchinya, Bulengo et Lushagala, sont marquées par une crise humanitaire alarmante. Les femmes y subissent des violences physiques, sexuelles et psychologiques dans un contexte déjà alourdi par la précarité et l’insécurité. Cette campagne vise à interpeller la Première ministre Judith Suminwa Tuluka sur l’urgence de prendre des mesures gouvernementales concrètes pour répondre à cette tragédie silencieuse.
S’inscrivant dans une initiative mondiale pour l’élimination des violences faites aux femmes, la campagne fait également écho au 30e anniversaire de la Déclaration de Beijing pour l’égalité des genres. Elle tire la sonnette d’alarme sur la nécessité d’une politique équitable et d’un soutien accru envers les femmes victimes. Une série d’outils multimédias accompagne cette initiative, avec des vidéos témoignages bouleversants dans les camps, un podcast en quatre épisodes détaillant les réalités des femmes déplacées et leur espoir de changement, ainsi que des infographies percutantes et une stratégie numérique dynamique.
Au cœur de cette campagne, les témoignages des femmes déplacées résonnent comme une demande d’humanité et de justice. Des vidéos adressées à la Première ministre illustrent avec force les cicatrices invisibles portées par ces survivantes, tandis que la campagne utilise des hashtags comme #VoixDesDéplacées pour mobiliser l’opinion publique et les décideurs politiques. Avec le soutien de NEXT CORP, éditeur d’ACTUALITE.CD, cette initiative vise à sensibiliser jusqu’à un million de personnes via les plateformes numériques.
Kinshasa News Lab, fondé en 2018, se révèle être le fer de lance de cette démarche. Plaidant pour un journalisme au service des dynamiques sociopolitiques, l’association inscrit ce projet dans son engagement pour un débat public informé et une société plus consciente. Grâce à cette campagne, les voix des femmes déplacées, autrefois muselées, résonneront, espérons-le, dans les sphères de pouvoir pour un avenir plus juste.
Source: Actualite.cd